Patrick Bouvet, réélu Président de l’UFME, présente sa feuille de route 2016
Il faut dire que le secteur a fortement été impacté par la crise et que son volume de production a considérablement reculé ces dernières années. Si l’on prend en compte les fenêtres extérieures, 12 millions ont été installées en 2006 contre moins de 9 millions en 2014, soit une baisse de l’activité de 30%.
Cette année le PVC a représenté 60 % de part de marché, l’aluminium 25 % et le bois 12 %, le reste correspondant aux menuiseries mixtes.
Pour faire face à la situation, l’Union des Fabricants de Menuiseries Extérieurs (UFME) prévoit notamment de poursuivre son « tour de France ». Le syndicat a déjà organisé une réunion à Angers, et d’autres sont déjà prévues pour 2016.
« Nous souhaitons créer un lien fort avec nos adhérents mais aussi avec les autres syndicats. Depuis deux ans, nous menons un travail en commun pour défendre notre profession et faire du lobbying auprès des pouvoirs publics afin d’obtenir plus de soutien », souligne M. Bouvet.
« Nous devons renforcer nos relations avec les institutions publiques et avec nos partenaires. En consolidant les liens avec les acteurs proches de la menuiserie extérieure et du monde du bâtiment, nous pourrons trouver des solutions pour épauler efficacement nos adhérents, fabricants, réseaux, entreprises de pose et professions associées », ajoute-t-il.
Défendre des produits français de qualité
« Notre métier est franco-français et c’est une véritable fierté », déclare Philippe Macquart, délégué général de l’UFME.Défendre la menuiserie française est devenu un véritable enjeu pour l’UFME qui s’inquiète de la montée des importations étrangères.
« Nous sommes inquiets face à la montée des importations de produits étrangers qui bénéficient très souvent des aides européennes à l’exportation », explique Patrick Bouvet.
« Certains pays ont des charges salariales inférieures à celles de la France, les prix des fenêtres sont donc 15 à 20% moins élevés. Cela nous pénalise. On a noté de nombreuses défaillances d’entreprises », précise de son côté M. Macquart.
L’heure est donc à la différenciation, au développement du signe de qualité NF et à la mise en place de la démarche label Origine France Garantie (OFG) chez les adhérents UFME.
« Nous croyons en la marque NF et nous souhaitons la développer davantage. Notre projet est d’accompagner les professionnels pour qu’à long terme, tous bénéficient de la certification pour l’ensemble de leurs produits. Nous voulons entre autres simplifier l’accès au marquage NF et donc aller vers un marquage à 100% », déclare M. Bouvet.
L’UFME défend l’idée que NF est un signe de qualité non seulement reconnue par le syndicat mais aussi par ses adhérents, d’où l’importance de la promouvoir et de communiquer pour « démystifier la marque », précise Eric Simon-Barboux, Président de la commission communication.
Le label Origine France Garantie (OFG) est également au centre des projets de l’UFME. « C’est un label très important pour nous et pour les consommateurs qui aiment savoir que les produits sont français », se réjouit M. Bouvet.
Se différencier c’est aussi « offrir un service de proximité et évoluer techniquement ». Mais cette évolution nécessite que les professionnels du secteur soient formés et développent leurs compétences.
Depuis un an et demi, l’UFME a mis en place une commission de formation pour que les professionnels augmentent en compétences. Des modules sont destinés aux adhérents pour les former, les informer ou encore les remettre à niveau.
« Il est indispensable que nos adhérents augmentent en compétences pour faire face à la concurrence », souligne M. Macquart.
Se renforcer au niveau national et européen
L’UFME pense renforcer sa présence nationale et internationale grâce notamment à de nouveaux partenariats. C’est pourquoi l’un des projets est d’intégrer le pôle fenêtre de la Fédération française du bâtiment dès 2016.D’autre part, l’organisme se satisfait que l’édition 2016 du Salon de la fenêtre Equipbaie soit reprise par les Français. Déjà 110 exposants sont inscrits (contre 11 lors du Mondial du Bâtiment), soit le double par rapport à l’édition précédente. « C’est l’occasion de démontrer aux consommateurs et aux installateurs qu’un grand volume de fenêtres est réalisé en France ».
Au niveau européen, l’UFME souligne l’importance de s’allier à des organismes qui pèsent dans les décisions de l’Europe en termes de certification et de norme, tels que Eurowindoor.
En effet, l’UFME craint une uniformisation des normes qui pénaliserait davantage la production française. Un premier forum organisé le 30 septembre dernier a donné raison aux syndicats et aux professionnels du secteur qui s’opposent à un étiquetage commun au niveau européen. Cet étiquetage prévoit notamment que la performance thermique des fenêtres ne soit pas évaluée à juste titre.
« Les dirigeants estiment que la fenêtre est un produit déperditif dans la construction alors qu’elle contribue largement à l’amélioration des performances énergétiques d’un bâtiment. Si le projet d’étiquette européenne venait à s’appliquer, la classe A correspondrait au triple vitrage, un produit qui n’est pas adapté à l’ensemble de notre territoire », souligne le syndicat.
« Dans 90% des cas, le double vitrage est suffisant et permet de bénéficier des apports solaires (chauffage et lumière) nécessaires », précise M. Macquart.
L’UFME, loin de vouloir imposer une étiquette, souhaite développer une marque adaptée à la réalité française et la proposer aux fabricants sur la base du volontariat.
Un deuxième forum est prévu en 2016 pour discuter des actions à mener pour soutenir la filière de la menuiserie extérieure.
R.C