Nouveau gouvernement : les organisations inquiètes
Si aucune n’attaque Richard Ferrand lui-même, beaucoup ont très mal reçu la disparition du logement et de la ville dans l’énoncé du poste, et craignent un abandon de ces problématiques de la part du nouveau gouvernement. D’autant que ces sujets avaient été très peu, si ce n’est jamais, abordés durant la campagne présidentielle, et que le programme d’Emmanuel Macron, notamment sa politique vis-à-vis du RSI, avait alors déjà fait grincer des dents.
En pleine opération de déminage, celui qui est surnommé « le premier des marcheurs », car premier soutien d'Emmanuel Marcon, a tenu à rassurer.
La ville et le logement toujours au cœur des préoccupations
« Si, il y en a un [Ministère de la Ville, ndlr] mais simplement, il s’appelle autrement car ce qui reste à faire doit s’insérer dans une action plus globale qui porte ses fruits dans tous les territoires de France », a déclaré le nouveau ministre.Concernant le terme générique de cohésion des territoires, il s'en défend : « il a un défaut mais une qualité. Il s’agit d’un terme abstrait. Mais il va de soi que la politique de la ville, le logement, l’aménagement du territoire… Tout cela se devait d’être ensemble pour que l’action publique soit plus efficace ». Il affirme par ailleurs qu’il reprendra aussi les attributions du Logement, précisant que celui-ci ne serait « pas minoré ».
« Il est au contraire mis au cœur d’une politique qui veut précisément faire en sorte que partout en France, tout le monde puisse accéder au même droit au logement », martelait Richard Ferrand lors de sa passation de pouvoir avec Emmanuelle Cosse. Il a également promis une « stabilité législative » sur le secteur, affirmant son intention de « parfaire ce qui a été mis sur les rails et accompagner la dynamique à l’œuvre dans le secteur de la construction », se posant comme l’homme de la continuité et la stabilité, avant de compléter : « il y a un ministre du logement en plein exercice... c'est moi ! ».
Lutter contre les territoires oubliés
La priorité du nouveau ministre a aussi été très clairement énoncée : lutter contre le déclassement des régions et les « territoires oubliés », évoquant le sentiment d’abandon de certains citoyens. « Il faut agir et faire partager à chacune et chaun que des territoires sont en souffrance, mais que la République n’en abandonne aucun. Partout, la mobilité et l’accès aux services doivent être garantis », énonçant la nécessité de travailler avec les élus locaux qui « au quotidien, sont les artisans de l’action publique ».De bien belles intentions, mais le secteur attend de voir si elles seront suivies d’actions à la hauteur des promesses faites.
Un parcours atypique Député du Finistère depuis 2012 avant d'être conseiller régional de la région bretagne en 2010, Richard Ferrand s'est surtout concentré sur les problématiques de protection sociale et de la lutte contre le dumping social. Rapporteur général de la loi Macron, il a aussi été celui de la résolution européenne sur la proposition de directive relative aux détachements de travailleurs. Il reproche notamment au travail détaché la création "d'optimisation et de dumping social", prônant la mise en place de mesures encadrant le détachement de travailleurs. |
F.T (avec AFP)
Photo de Une : @RichardFerrand (Twitter)