En 2014, plus d'un chef de PME sur deux est « inquiet » pour son activité
Si les années 2010 et 2011 avaient redonné timidement espoir à la profession grâce à une conjoncture plus favorable, l'année 2014 s'annonce plus pessimiste. D'après le baromètre IFOP de janvier 2014, effectué à la demande de KPMG et CGPME, 90% des dirigeants se déclarent « inquiets », dont un tiers est « très inquiet » par le contexte économique. Pire encore, « plus de la moitié des chefs d'entreprise interrogés sont dorénavant aussi inquiets pour leur propre activité », ce qui représente une hausse de 7 points par rapport à septembre 2013.
Cette inquiétude qui atteint son niveau maximal depuis un an, s'explique par plusieurs difficultés rencontrées par les chefs d'entreprise. En haut du tableau, la baisse du chiffre d'affaires (54% de chefs l'évoquent) combinée à une hausse des coûts des fournisseurs (48%) en janvier 2014.
Ce début d'année marque également un niveau record : 36 % des chefs de PME font état de problèmes de trésorerie ou de financement alors que leur besoin d'investissement atteint désormais 42% (+ 5 points par rapport à septembre 2013).
Les besoins de crédits pour financer le remplacement ou l’entretien des matériels, locaux ou équipements arrivent en première position et devancent les besoins de crédits destinés à financer les équipements, véhicules, informatique, qui connaissent une forte hausse ce trimestre.
Si deux chefs d'entreprise sur trois ont au moins un besoin de financement (67 % en janvier 2014), ils sont de plus en plus nombreux à restreindre leurs investissements et leurs demandes de crédits auprès des banques (actuellement 37 à 38 % depuis mai 2013).
En cause, les mesures de durcissement de la part de leurs banques : 77 % des chefs d'entreprises y sont confrontés en janvier 2014 selon le baromètre, soit une augmentation de 10 points par rapport à mars 2013. Parmi les mesures qui freinent ou bloquent leurs investissements, un chef d'entreprise sur deux évoque notamment le problème des « frais de crédits ou l'octroi de montants plus faibles que ceux souhaités », mais aussi « des garanties supplémentaires » demandés à 4 chefs d'entreprise sur 10.
Résultat : environ 40 % des patrons interrogés depuis un an déclarent « avoir l’intention de revoir leurs lignes de crédits » et près d’un dirigeant sur deux envisage « d’examiner les conditions d’autres banques concurrentes » (45 % en janvier 2014).
1 dirigeant sur 3 renoncera à une embauche à temps partiel
Face à ces problèmes de financement et de trésorerie, ce sont aussi les embauches qui risquent d'en pâtir. La profession, confrontée à la réforme du temps partiel et à l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la formation risque de restreindre ses projets.
La première mesure, initialement prévue au 1er janvier 2014 puis repousséz à juillet, suscite une certaine « réticence » de la part des dirigeants. En effet, elle prévoit l'obligation pour les entreprises de proposer un minimum de 24 heures hebdomadaires aux salariés à temps partiel. Même si 32 % des chefs d'entreprises déclarent ne pas recruter à temps partiel, un dirigeant sur trois concernés pourrait renoncer à une embauche.
32 % des dirigeants déclarent qu’ils reverront leurs projets à la baisse suite à l’ANI sur la formation qui prévoit la fin de la contribution légale pour la remplacer par de nouvelles modalités de financement. Cet accord ne modifiera pas les projets de 58 % des dirigeants, alors que 5 % les augmenteront.
Depuis février 2009, l’IFOP interroge tous les trimestres, à la demande de KPMG et de la CGPME, plus de 400 dirigeants d’entreprises françaises de 10 à 500 salariés sur leur financement et leur accès au crédit. Pour la 20ème édition qui marque les 5 ans de ce baromètre, les dirigeants d’entreprise ont été interviewés du 8 au 16 janvier 2014.
C.T
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