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Le Qatar encadre les conditions de travail des ouvriers étrangers

Publié le 11 février 2014

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Le richissime émirat gazier du Golfe, vivement critiqué par les organisations de défense des droits de l'Homme pour les conditions de travail et de vie des employés, en particulier dans le secteur du bâtiment, annonce avoir pris une série de mesures pour protéger les milliers de travailleurs étrangers employés sur des chantiers liés à la Coupe du monde de football en 2022.
Le Qatar encadre les conditions de travail des ouvriers étrangers - Batiweb

En novembre, Amnesty International avait dénoncé une exploitation alarmante des travailleurs immigrés au Qatar, citant des cas où des ouvriers, majoritairement asiatiques, étaient traités d'animaux. En octobre, c'est une délégation syndicale internationale qui avait elle aussi jugé la situation des travailleurs étrangers au Qatar inacceptable.

Au Parlement européen à Bruxelles, les eurodéputés ont adopté une résolution en novembre où ils se disaient préoccupés par les conditions des travailleurs migrants au Qatar et par une possible augmentation de la mortalité sur les chantiers du Mondial à l'approche de l'échéance. Fin janvier, la Fédération internationale de football (Fifa) avait sommé le Qatar de présenter, au plus tard le 12 février, les mesures concrètes pour améliorer le sort des travailleurs immigré.

Le Comité suprême pour les projets et l'héritage au Qatar, en charge de l'organisation du Mondial 2022, a répondu dans les temps et propose « des normes pour le bien-être des travailleurs », exigeant que les entrepreneurs versent les salaires de leurs employés sur des comptes bancaires et prévoyant un système permettant au Comité de « vérifier que tous les travailleurs sont bien payés et à temps ».

Le document prévoit aussi « des normes pour le logement des travailleurs, fixant des bases claires concernant le nombre de lits par chambre et assurant un seuil minimum en matière de propreté et d'hygiène ». Le Comité suprême a appelé l'OIT à suivre « tout le processus allant du recrutement aux conditions de vie et de travail des immigrés » employés sur les chantiers du Mondial-2022.

Pas suffisant pour les associations

La Confédération syndicale internationale (Ituc) a immédiatement exprimé ses plus grandes réserves, affirmant que ces initiatives ne visaient qu'à renforcer le système controversé du kafala, système en vigueur dans les pays du Golfe et par lequel chaque salarié est en fait la quasi-propriété de son "sponsor", son "Kafil".

« La promesse de garantir la liberté de mouvement est une mascarade dès lors que le Qatar applique une ségrégation des ouvriers sur une base raciale », a estimé Sharan Burrow, secrétaire générale de l'Ituc. Selon ce dernier, la Fifa (Fédération internationale de football) « doit demander la liberté d'association afin que les ouvriers puissent être représentés par la personne de leur choix ».

Même si Amnesty International a vu dans les mesures annoncées à Doha un effort positif pour prévenir certains des pires abus commis sur les chantiers du Mondial, cela « ne répond qu'aux préoccupations d'une proportion relativement faible des migrants au Qatar, ceux impliqués dans la construction des stades et des terrains d'entraînement ».

« Les normes ne s'appliquent pas aux milliers d'autres travailleurs migrants au Qatar, y compris ceux qui vont construire les infrastructures de soutien à l'organisation du Mondial, dont les routes, les hôtels et les chemins de fer », ajoute Amnesty, qui exige une « véritable réforme, incluant le système de parrainage (kafala) » pour l'ensemble des travailleurs dans le pays.

B.P (source AFP)

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