Coûts de construction : Genève en tête des villes les plus chères
Dans son rapport annuel des coûts de la construction à travers le monde de 2022, le cabinet d’ingénierie et de conseil Arcadis plaçait Londres en tête des villes où les coûts de constructions sont les plus importants, suivi par Genève à la deuxième place.
L’édition 2023 du rapport, intitulé « Nouveaux horizons », inverse les positions et c’est maintenant Genève qui occupe la première place. La ville de New York, quant à elle, détrône Oslo à la troisième place. Viennent après dans l’ordre San Francisco, Munich, Zurich, Copenhague ainsi que Hong Kong.
Boston et Philadelphie ont grimpé dans le top 10 du classement, arrivant respectivement en 9ème et 10ème position. La raison ? « La force du dollar et de l’inflation qui ne faiblit pas aux États-Unis », justifie Arcadis.
Paris descend à la 39ème place
Si les États-Unis s’illustrent tout particulièrement dans les villes les plus coûteuses en matière de construction, les villes françaises, elles, descendent. Autrefois à la 30ème place, Paris se trouve maintenant à la 39ème place. La capitale s’intercale ainsi entre Nice (35ème) et Lyon (44ème).
« Cette position s’explique notamment par une inflation maitrisée en France, amortie par un coût de l’énergie plus bas que dans le reste de l’Europe du fait de son mix énergétique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la France est le pays le plus attractif d’Europe en matière d’investissements étrangers (selon le dernier baromètre du cabinet EY) et Paris, la première place financière », décrypte Arcadis.
Mais cette faible inflation à l’échelle française est à nuancer selon le cabinet d’ingénierie et de conseil : « Tout d'abord, le secteur du logement neuf est en net recul, fragilisé par la remontée des taux d’intérêt, avec une crise de la production qui aura des effets sur les entreprises du BTP. Le marché des bureaux est en pleine révolution, avec de véritables décrochages pour les actifs situés en périphérie des grands centres urbains », évoque-t-il notamment en précisant que « seules certaines catégories d'actifs tirent véritablement leur épingle du jeu, comme les datacenters et l'hôtellerie portée par les JO 2024 et plus largement un marché du tourisme en net regain ».
Les actifs plus durables valorisés par les investisseurs
Pour rappel, l’index fourni par Arcadis compare les coûts de construction dans le monde, afin d’aiguiller les investisseurs. Et le rapport souligne une tendance dans les financements verts.
« L’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt sont des barrières à l’investissement et nous observons un certain attentisme de la part de nos clients. Or, l’urgence climatique, les nouveaux standards environnementaux et les attentes accrues des utilisateurs n’attendent pas. Pour préserver la valeur de leurs actifs immobiliers et de leurs infrastructures, nos clients ont tout intérêt à investir de manière ciblée, grâce à la finance verte, pour améliorer leur performance environnementale, voire pour leur donner de nouveaux usages. Retarder ces investissements et perdre de vue les attentes croissantes en matière d’ESG [les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance] est un risque plus important », développe Nicolas Boffi, directeur du développement au sein d’Arcadis.
C’est d’autant plus vrai à l’échelle européenne, où les réglementations comme les objectifs climatiques et bas carbone s’accentuent, guidant la demande vers des actifs plus durables. Le rapport propose d’ailleurs un guide pratique en cinq points, dont un sur les réglementations en vigueur et à venir (SFDR, Taxonomie, NZEB…).
« Dans ce contexte, il est important d’adopter une vision long terme et de prendre les bonnes décisions pour protéger les rendements actuels tout en veillant à garantir la pertinence et la valeur des actifs à long terme, afin d’éviter leur décrochage et d’assurer leur longévité », conclut Nicolas Boffi.
Pour lire le rapport dans son intégralité (en anglais), cliquez sur ce lien.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock