Confort d'été : le collectif Rénovons en appelle au futur gouvernement
Les records sont faits pour être battus. Mais il en existe certains qu’on aimerait ne jamais voir tomber. Chaque année, la surface du globe se réchauffe et de nouveaux records de température surviennent. Ces fortes chaleurs ont de multiples impacts, aussi bien sur l'écosystème que sur la santé.
Les habitations ne dérogent pas à la règle. Pendant les canicules, certains logements sont inhabitables. Surnommées « bouilloires thermiques », ces dernières doivent faire l’objet d’importants travaux de rénovation pour qu’il y soit encore possible d’y vivre pendant les épisodes de fortes chaleurs.
Malheureusement, et comme l’a alerté la Fondation Abbé Pierre il y a peu, ce type de travaux n’est pas encore suffisamment pris en compte dans les politiques publiques de rénovation énergétique des bâtiments.
C’est pourquoi le collectif Rénovons tire à son tour la sonnette d’alarme, et demande au prochain gouvernement d’adopter une loi de programmation de la rénovation performante des bâtiments et des quartiers, intégrant pleinement les critères de l’habitabilité d’été des logements et la réduction des îlots de chaleur en milieu urbain.
Des actions doivent être mises en place car le temps presse, comme laisse à croire le rapport du GIEC de 2022, qui indique qu’à l’horizon 2050, « des vagues de chaleur pourraient survenir trois années sur quatre, et durer de mai à octobre, contre mi-juin à mi-septembre actuellement ».
Autre constat alarmant, l’Ademe estime que même dans l’éventualité du respect des engagements climatiques, 26 à 27 % du parc immobilier serait exposé à des vagues de chaleur avec un risque estimé « très important » alors qu’en 2020, aucune surface n’était considérée comme telle.
Des efforts fournis, mais encore loin d’être suffisants
Si aujourd’hui les choses semblent aller dans le bon sens, avec +61 % de rénovation performante au premier semestre 2024 par rapport au premier semestre 2023, d’importants efforts restent encore à faire. Comme le déplore le collectif Rénovons, la dynamique reste encore insuffisante eut égard aux objectifs et au danger que représente l’attentisme en la matière.
Les conséquences liées à la hausse des températures se font déjà sentir. En 2023, on a dénombré 5 000 décès en France liés aux fortes chaleurs, dont 1 500 pendant les canicules.
Voilà pourquoi le collectif Rénovons appelle le prochain gouvernement à massifier les travaux de rénovation énergétique performants des bâtiments au niveau « BBC Rénovation » et qui intègrent la prise en compte du confort d’été des occupants. En outre, la mise en place de solutions dites « passives » doit être privilégiée, pour limiter le recours aux équipements de refroidissements actifs qui augmentent les consommations énergétiques des ménages et rejettent leur chaleur dans l’environnement extérieur.
Jérémy Leduc
Photo de une : Adobe Stock