Syndic de copropriété : une profession en quête de valorisation
Les syndics de copropriété en Île-de-France, responsables de la gestion de milliers d'immeubles en copropriété, pâtissent d'une mauvaise image, qui complique le recrutement de nouveaux collaborateurs et limite le développement des compétences nécessaires pour répondre aux enjeux actuels, selon une étude récente de l'Institut Paris Région (IPR).
Anne-Claire Davy, co-autrice de l'étude, souligne l'importance de ce métier, souvent mal compris : « La profession de syndic est mal connue, mais pourtant centrale dans un moment où le parc privé va beaucoup bouger avec la rénovation énergétique, le manque de biens locatifs, l'entretien des immeubles, ou encore le besoin de répondre aux nouveaux usages comme la végétalisation ».
Cette responsabilité prend une dimension accumulée dans un contexte où la transition énergétique et le vieillissement du parc immobilier deviennent des priorités nationales.
Redorer l'image de la profession
Le métier de syndic souffre d'un manque d'attractivité, exacerbé par des difficultés de recrutement. « Les capacités à s'investir dans les politiques publiques dépendent des compétences des syndics et de leur adhésion aux valeurs du métier », précise Franziska Barnhusen, également co-autrice de l'étude.
Pourtant, dans un cabinet de gestion, l'appropriation des enjeux de rénovation dépend souvent de l'investissement personnel des syndics et de leur parcours antérieur. La dispersion des effectifs, liée aux départs fréquents, n'encourage pas les formations en interne, laissant les cabinets face à des choix difficiles quant aux compétences à maîtriser.
Pour redorer l'image de la profession, certains gestionnaires présentent une meilleure structuration de l'auto-contrôle, afin d'écarter les pratiques abusives. La création d'une fondation dédiée au mal-logement ou à l'habitat indigne pourrait aussi apporter un élan positif, selon l'un des professionnels impliqués par l'IPR.
En prenant position contre les marchands de sommeil et les bailleurs indécents, les syndics pourraient incarner une force active pour le bien public et améliorer leur image, d'après l'étude.
Marie Gérald (avec AFP)
Photo de Une : AdobeStock