Le DPE, nouveau critère de valorisation ou dévalorisation d'un bien
Alors que la loi Climat et Résilience a pour ambition de réduire le nombre de logements énergivores, ces derniers représentent 19,2 % de l’ensemble des biens mis en vente, contre 11,2 % en 2020, selon la dernière étude SeLoger.
Une hausse qui cache « plusieurs réalités », selon Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger, qui indique que « le nouveau mode de calcul et l’obligation de renseigner la classe DPE dans les annonces de biens en vente ont contribué à cette augmentation ».
Cette dernière s’apprécie d’ailleurs différemment sur le territoire français, selon la tension du marché. Le marché parisien engagé dans un cycle baissier, observe quatre fois plus de passoires en vente qu’en juillet 2021, tandis qu’à Marseille, où le marché immobilier a le vent en poupe, tout semble se vendre, même les passoires thermiques.
Le DPE a également « joué un rôle clé » dans les décisions de vente pour l’ensemble des biens immobiliers, explique le directeur scientifique, provoquant un « effet inattendu ». Cela joue autant sur le choix de vendre pour les propriétaires de résidence principale (31 % des vendeurs de résidence principale ont décidé de vendre en raison d’un mauvais DPE), que celui des propriétaires de résidence secondaire (50 % d’entre eux).
« Ce mouvement peut s’expliquer par les craintes que peuvent représenter de tels logements en termes de coûts et de temps de rénovation, par l’importance du coût énergétique dans un contexte inflationniste, et par une éventuelle anticipation de perte de valeur du bien par les propriétaires », ajoute-t-il.
Le mauvais DPE, un argument de négociation ?
Le DPE impacte ainsi à la fois l’offre et la demande des biens. 90 % des futurs acquéreurs déclarent d'ores et déjà ne visiter que les biens ayant un bon DPE, ou considèrent un mauvais DPE comme un argument de négociation, selon l’étude.
En parallèle, les futurs vendeurs se disent prêts à baisser leur prix à cause du DPE de leur bien. Ainsi, les passoires thermiques sont proposées sur le marché à un prix de vente en moyenne -3,9 % moins cher qu’un bien équivalent, mais n’étant pas un logement énergivore.
« En interdisant progressivement les locations des classes énergétiques les plus mauvaises, la loi Climat et Résilience pousse peu à peu le marché immobilier dans une nouvelle dynamique. Avec un stock de passoires plus important sur le marché qu’il y a 18 mois, des acheteurs plus avertis et des vendeurs prêts à revoir leur prix à la baisse, le DPE est devenu un vrai critère de valorisation », juge Thomas Lefebvre.
C’est d’ailleurs pour répondre à ce besoin que Se Loger en fait un nouveau critère de recherche sur son site. « Nous sommes fiers de proposer ce nouveau critère de recherche par classe DPE qui est devenu essentiel pour les porteurs de projets. Il va d’ailleurs dans le sens de notre ambition : faciliter la recherche immobilière en répondant au mieux aux besoins de tous nos utilisateurs », explique Caroline Evans de Gantès, directrice générale de SeLoger.