Transformation de bureaux en logements : la Banque de France sceptique
Alors que la démocratisation du télétravail a poussé à la désertion des bureaux, la reconversion de bureaux en logements est devenue une sérieuse option pour lutter contre la pénurie de biens immobiliers. Une opportunité selon le gouvernement, qui appelle régulièrement à accélerer cette dynamique.
Mais une récente étude la Banque de France estime que cette transformation devrait rester mineure, « à moins de changements dans la réglementation ».
« Sans changement de réglementation permettant d'encourager la reconversion de bureaux en logements, le télétravail ne devrait pas avoir d'effets massifs », écrivent les auteurs de l’étude. Selon eux, environ 1 % de la nouvelle surface de logements a été issue d’une reconversion entre 2013 et 2019.
La démolition-reconstruction plus rentable qu'une transformation ?
D'après le modèle mathématique qu'ils ont élaboré avec des données d’avant pandémie, les éléments qui ont le plus d'effet sur la transformation de bureaux en logements, dans un bassin d'emploi donné, sont un stock d'immobilier de bureaux élevé, et un stock d'immobilier résidentiel faible.
Mais ce changement de destination d'un immeuble nécessite ainsi d'obtenir des autorisations auprès des élus, dont la modification du plan local d'urbanisme. Et du fait du coût des travaux, la démolition-reconstruction « s’avère parfois plus rentable », malgré son fort impact écologique, notent les auteurs.
En revanche, ils soulignent que les écarts de prix entre l'immobilier de bureaux et résidentiel semblent n'avoir aucun effet. Selon ce modèle, l’augmentation du télétravail, provoqué par la crise sanitaire et la baisse d'occupation des bureaux qui en découle, pourrait avoir un effet sur les conversions, mais très limité.