Placo investit 35 millions d'euros dans sa transition écologique
En France, le secteur du bâtiment représente à lui seul 40 % des consommations en énergie, 40 % de la production de déchets, et produit 25 % des émissions de CO2. Convaincu d’avoir son rôle à jouer, Placo s’engage en faveur de la transition écologique pour réduire l’empreinte de ses activités sur l’environnement. « Il faut être à la hauteur de cet enjeu », souligne Lucie Charbonnier, directrice RSE et développement durable chez Placo.
A travers sa feuille de route de transformation environnementale, Placo investit 25 millions d’euros pour réduire ses émissions de CO2, et plus de 10 millions d’euros pour augmenter sa capacité de recyclage.
Trois piliers ambitieux
La feuille de route de Placo repose sur trois champs d’actions : la gestion des ressources, la décarbonation et le transport. Pour Lucie Charbonnier, « le défi est d'être capable de réunir tous les moyens techniques, humains et financiers nécessaires ».
En ce qui concerne la gestion des ressources, Placo s’appuie sur la méthode d'analyse du cycle de vie (ACV) et référence depuis 30 ans tous les impacts d’un produit sur l'environnement, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie. Ainsi, le spécialiste prévoit notamment de remplacer progressivement les matières premières vierges par de la matière première recyclée, et ambitionne d’atteindre les 30 % sur l’ensemble de ses plaques d’ici à 2030. Placo souhaite également contribuer à la réduction de quantité d’eau nécessaire à la fabrication des produits, avec pour objectif de mettre au point une nouvelle technologie qui permettra de réduire de 50 % les consommations d’eau. En parallèle, le fabricant travaille sur l'allègement de ses produits afin de diminuer les prélèvements dans la nature.
Autre axe : l'industriel projette de diminuer de 33 % les émissions de CO2 directes sur sites. « Une étape incontournable » pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. D'ailleurs, Placo inaugurera ce vendredi 1er octobre son premier parc solaire au sol, sur des terrains attenants à la carrière de Pouillon (40), afin d'encourager le mix énergétique français en énergie verte.
Côté transport, Placo souhaite réduire de 16 % les émissions en amont et en aval des sites de production. « Il faut produire tout aussi bien, en étant toujours performants, mais en prélevant moins de matières premières vierges », souligne la directrice RSE. De plus, Placo a fait partie des dix premiers industriels signataires de la charte Fret21, s’engageant ainsi dans une collaboration exclusive des transporteurs labellisés "Objectifs CO2".
Multiplier par quatre le recyclage de plâtre
Avec Placo Recycling, lancé en 2008, l’industriel assure déjà le recyclage des déchets internes et des chantiers. Grâce à ses trois ateliers de recyclage, il aura recyclé près de 65 000 tonnes de déchets de plâtre fin 2021. Pour poursuivre dans cette dynamique, Placo prévoit de tripler sa capacité de recyclage à l'horizon 2025 pour atteindre les 200 000 tonnes de plâtre recyclées en 2030, soit quatre fois plus qu’en 2020.
De plus, afin d’accompagner la fin de vie des bâtiments, le spécialiste des plaques de plâtre travaille à la « modularité des solutions ». Cette démarche, qui favorise le réemploi, permet d’éviter des restructurations lourdes au fort impact environnemental. Plus précisément, l’ambition est de démonter des bâtiments proprement sans trop de casse et sans trop de déchets.
L'entreprise poursuit donc ses BIM & Lean by Placo. Le premier (BIM), dédié à la conception et à la réalisation des projets, permettant de réduire le gaspillage des matériaux grâce à un chiffrage précis. Le deuxième (Lean), par le kitting et la découpe sur mesure, vise une livraison de la quantité exacte des produits, afin d'éviter la production des déchets. « L’enjeu est de fournir des solutions modulables et des bâtiments évolutifs », précise Lucie Charbonnier.
Marie Gérald
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