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François Bayrou fait face à ses déclarations passées sur l’environnement

Publié le 16 décembre 2024

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La récente nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre a fait réagir de nombreuses associations écologistes. Le nouveau locataire de Matignon a été pressé par celles-ci d’être à la hauteur de certaines de ses déclarations passées sur la transition agricole ou la biodiversité.
François Bayrou fait face à ses déclarations passées sur l’environnement - Batiweb

Tout juste nommé Premier ministre, François Bayrou est déjà mis sous pression. Si ce dernier est pour l’instant épargné par les oppositions, qui attendent d’en savoir plus sur la politique qu’il va mener, d’autres lui ont à peine laissé le temps de poser ses valises à Matignon pour lui rappeler ses devoirs en tant que chef du gouvernement.

Le 13 décembre, des associations écologistes ont réagi à sa nomination, et l’ont aussitôt pressé d’être à la hauteur de certaines de ses déclarations passées sur la transition agricole ou la biodiversité. « Nous attendons de François Bayrou qu’il remette enfin les politiques environnementales, sanitaires et agricoles de la France sur les rails de l’intérêt général, après des mois de soumission aux lobbies avec Gabriel Attal et Michel Barnier », a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, dans un communiqué.

Une volonté manifeste…

 

L’association, en pointe contre la dépendance de l’agriculture aux pesticides, rappelle François Bayrou à ses déclarations de 2012, quand, candidat à la présidentielle, il défendait la « compétitivité de la “ferme France” » mais exigeait de faire « attention à ne pas nous lancer dans une course folle qui entraînerait une régression en matière sociale et environnementale ».

Pour éviter un tel scénario, « le Premier ministre doit impérativement prendre en charge la santé environnementale » en la centralisant sous son autorité à Matignon. La transition agricole est menacée par la crise budgétaire, mais l’ONG rappelle que « les perturbateurs endocriniens engendrent au bas mot des coûts sociétaux de 20 milliards d’euros par an ».

Le nouveau chef du gouvernement s’est signalé par le passé en s’opposant à l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ou en se montrant partisan de la taxe carbone. « Il m’avait demandé d’intervenir toute une soirée dans une université d’été du Modem pour apporter un éclairage sur la biodiversité, j’ai pu constater qu’il y attache une certaine importance », se souvient Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

Mais pas de garantie pour autant

 

« Cela dit, Michel Barnier était aussi éloquent par le passé et beaucoup moins récemment », se méfie ce vétéran de l’écologie en France, joint par l’AFP. « Il est urgent de mettre en œuvre la Stratégie nationale biodiversité, qui a été actée par tous les acteurs, y compris agricoles », tient-il à rappeler au nouveau locataire de Matignon, plaidant aussi pour sauver « le Fonds vert, qui permet de financer l’action au plus près du terrain », dans les collectivités locales.

« J’ai proposé 10 mesures “Chic et pas cher” » à la ministre sortante chargée de l’Environnement, Agnès Pannier-Runacher, « elles restent sur la table », rappelle-t-il. Exemple : placer sous « protection forte » des bras de fleuve, exceptionnelles réserves de biodiversité, sans sacrifier la navigation.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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