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L'État renonce à un projet controversé de barrage sur le Rhône

Publié le 02 septembre 2024

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La Compagnie nationale du Rhône a annoncé, vendredi dernier, la décision de l'État de mettre fin à un projet d'aménagement hydroélectrique sur l'une des dernières zones sauvages du Rhône. Ce projet, qui devait se situer entre Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) et Loyettes (Ain), était l'objet de vives contestations.
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Dans un communiqué, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) a déclaré que l’Etat l'avait informé, le 29 août, de son choix de ne pas poursuivre la construction du barrage sur le fleuve.

L’entreprise, qui gère déjà 19 barrages sur le Rhône, a indiqué qu’elle « prend acte de cette décision » et qu’une nouvelle phase de discussion avec l’État s’ouvre pour identifier des alternatives au projet du fleuve.

 

Une idée qui remonte à 1935

 

Selon la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), la décision a été motivée par des risques techniques liés au projet EPR2 de Bugey, un réacteur nucléaire voisin. Ces risques auraient pu entraîner une augmentation des coûts et des retards. 

Le « projet Rhônergia », dont l'idée remonte à 1935, visait à construire un barrage-usine d'ici 2033, à environ 40 kilomètres en amont de Lyon, pour un coût estimé à 330 millions d'euros. La CNR prévoyait une chute de 6,8 mètres, une retenue de 22 kilomètres de long, et une digue de 4 kilomètres. Cette infrastructure devait produire 140 GWh par an, soit l'équivalent des besoins électriques de 60 000 habitants. 

 

Des vestiges gallo-romains présents sur le site

 

Cependant, le projet a rencontré une forte opposition, notamment de la part d'un collectif qui a exprimé ses inquiétudes lors de la consultation publique cet hiver. Les opposants jugeaient le coût financier et environnemental du barrage trop élevé par rapport aux bénéfices énergétiques attendus.

Jérôme Grausi, maire de Saint-Romain-de-Jalionas, a été l'un des fervents opposants, dénonçant l'artificialisation de son territoire. Il s'est dit « très content » de la décision de l'État, soulignant que c'était « un soulagement pour la protection de la nature, de notre territoire et de notre identité », faisant référence aux vestiges gallo-romains présents sur le site.

Maxime Meyer, conseiller régional de l'Ain et co-président du groupe des Écologistes à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a salué « une mobilisation exceptionnelle » contre ce projet, y voyant un espoir pour ceux qui luttent contre « les grands projets inutiles et imposés ».

Toutefois, la vigilance reste de mise puisque le président Emmanuel Macron avait annoncé son souhait de construire deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 à proximité, sur le site de Bugey.

 

Marie Gérald (Avec AFP)

Photo de Une : Adobe Stock

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