Énergies renouvelables : des projets qui s'accélèrent
Passer à la vitesse supérieure. Voilà la directive du gouvernement à l’intention des préfets de France. Pour amortir la pénurie en énergie du pays, les services déconcentrés de l’État sont sommés de tout faire pour accélérer le traitement des projets d’énergies renouvelables en cours. Y compris de parcs éoliens terrestres, sujets à de nombreuses controverses dans l’opinion publique.
Des dossiers en cours d’instruction qui représentent près de 10 GW de projets photovoltaïque et éolien, et environ 5 TWh de capacités de gaz renouvelable. Avec un contexte incertain dû à la guerre en Ukraine et à l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, chaque mégawattheure que le pays peut produire est précieux. Dans cette optique, « l’éolien, le solaire et la méthanisation sont les seuls moyens de production que nous avons pour produire de l’énergie en plus », souligne Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne.
Pour s’assurer de la bonne application de ses directives, le gouvernement fixe l’objectif « qu’aucune instruction n’excède 24 mois, sauf situation exceptionnelle ». Par ailleurs, « un objectif de 18 mois entre la date de dépôt d’un projet de renouvellement ou d’augmentation de puissance de parcs éoliens existants, et sa mise en œuvre » devra être respecté par les préfets, selon la circulaire datant du vendredi 16 septembre.
Le retour au premier plan de l’éolien terrestre
Un circulaire qui concerne surtout les dossiers d’éolien terrestre selon Michel Gioria. Le gouvernement est freiné dans son développement de tels projets par l’opinion publique. Il souhaite donc profiter de la crise énergétique actuelle pour accélérer les procédures et rattraper le retard de la France dans l’éolien et le solaire. Si de tels parcs voient le jour, la quantité d’énergie produite serait non négligeable. « Il y a 5 GW de projets d’éolien terrestre en attente d’autorisation, soit 15 % de la capacité déjà installée sur le territoire, c’est considérable », souligne Michel Gioria.
Un virage à 180 degrés amorcé par le chef de l’État. En février dernier, Emmanuel Macron avait annoncé dans un discours à Belfort la nouvelle feuille de route en matière de politique énergétique. Si sa volonté de relancer le nucléaire civil et de faire émerger l’éolien marin avait bien été perçu par son auditoire, il n’en était pas de même pour l’éolien terrestre. Nul doute que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est responsable de ce revirement de situation.
Selon le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la production d’électricité éolienne s’est élevée à 36,8 TWh au cours de l’année 2021, soit 7,8 % de la consommation électrique française.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Adobe Stock