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Empêchée d'exercer en Suède, une filiale de L-P Baltic fait faillite

Publié le 07 avril 2005

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STOCKHOLM, 6 avr 2005 (AFP) - Une filiale de l'entreprise de BTP lettone L-P Baltic, dont les chantiers avaient été bloqués pendant plus de trois mois par les syndicats suédois pour cause de "dumping salarial" a fait faillite, selon les médias suédois citant une revue professionnelle.
"Le blocus est la raison directe de la faillite. Ils n'ont pas été capables de remplir leurs engagements", a déclaré à la revue de la construction Byggindustrin un juriste spécialiste des faillites, Oerjan Jarvin.

L-P Baltic (Laval un Partneri) avait créé B-P Baltic Bygg pour honorer plusieurs contrats en Suède dont la construction d'une école à Vaxholm, dans la région de Stockholm.

Cette filiale, qui employait uniquement des ouvriers lettons, pratiquait des prix plus bas que les entreprises de bâtiment suédoises, mais payait aussi à ses ouvriers des salaires bien inférieurs à ceux pratiqués en Suède.

Selon Byggnads, la fédération suédoise des ouvriers du bâtiment, qui a perturbé le chantier depuis début novembre, les salaires de certains ouvriers étaient parfois quatre fois inférieurs à ceux versés par les entreprises suédoises.

De guerre lasse, en février, l'entreprise lettone a abandonné son chantier de Vaxholm. Sa maison mère l'a ensuite transformée en société autonome.

Cette affaire a été suivie au plus haut niveau à la fois en Suède, en Lettonie et à Bruxelles. Elle illustre le débat actuel au sein de l'UE sur le projet de directive "Bolkestein".

Cette directive, aujourd'hui mise en question, visait faciliter la création d'un "marché intérieur des services", en instaurant le principe du "pays d'origine", selon lequel un "prestataire ne doit être soumis, en principe, qu'à la loi du pays dans lequel il est établi".

Ce faisant, le projet de directive, permettait à des entreprises des nouveaux pays de l'UE, où le niveau de vie et la protection sociale sont inférieurs, de remporter des marchés dans les pays plus riches de l'Union. L'entreprise lettone agissait uniquement en fonction des lois sociales de son pays d'origine, ce qui la rendait compétitive sur le marché suédois.

Mais en décembre un tribunal du travail avait jugé légal le blocus syndical du chantier de l'entreprise lettone, estimant qu'elle devait se conformer aux conventions collectives suédoises qui, dans le pays scandinave, ont force de loi.

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