Industries de la peinture : la hausse des coûts pèse sur la filière
Les stigmates de la hausse des coûts sont encore visibles chez certaines filières. C’est cas chez les entreprises adhérentes aux syndicats membres de la Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et Adhésifs, Préservation du Bois (FIPEC).
Après une période de résilience en 2022 et une année 2023 « pas évidente », la fédération continue d’être préoccupée par les tendances haussières et leur impact sur les coûts de revient des industriels.
Des hausses des prix sur les matériaux et les éco-contributions
« Depuis juin, le dioxyde de titane d’origine chinoise subit des droits antidumping provisoires injustifiés de la part de la Commission européenne allant de +14 à +39,7 % », rapporte la FIPEC, dans un communiqué daté du 14 novembre, avant d’ajouter : « Il s’agit pourtant d’un élément essentiel à la formulation des peintures (60 % de la production mondiale y est allouée) et l’offre européenne est insuffisante. Il en est de même pour les résines époxy en provenance d’Asie ».
Sans compter de nouvelles charges, dont l’éco-contribution de la filière sur les déchets diffus spécifiques (DDS), qui « connaîtra dès janvier, une hausse sans précédent dépassant 30 % ». À cela s’ajoutent de nouvelles contributions découlant de la Responsabilité élargie du production (REP), en particulier sur celles du secteur du bâtiment (PMCB). Elles ont été impactées par « une forte évolution du coût des salaires », convenue dans la convention collective des industriels.
Les réglementations sur l’hygiène industrielle entrainent également des investissements. Chez les adhérents de la FIPEC, 50 % des effectifs de R&D sont réorientés vers l’adaptation de conformité. Et ce « au dépend d’une innovation proactive au moment où des investissements majeurs sont réalisées en Chine et aux Etats-Unis, favorisés par le soutien gouvernemental (IRA) ».
La FIPEC relève l’impact du contexte politique et géopolitique sur la chimie de la formulation. En témoigne leur ralentissement économique et la réduction de leurs effectifs, depuis la fin de l’été.
« Aujourd’hui, sans perspective d’amélioration à moyen terme, nous sollicitons la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne afin de permettre notre résilience commune », appelle Jacques Menicucci, président de la FIPEC. Et d’ajouter : « Cette écoute des filières à l’appel de la FIPEC sera décisive pour assurer la survie de la majorité de nos PME et ETI et plus généralement de nos sites de production et réseaux de distribution de l’ensemble de notre filière. Cela sera essentiel pour contribuer aux objectifs de réindustrialisation du pays et au maintien de son emploi. »
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock