Les ménages modestes plus exposés aux îlots de chaleur, selon une étude
L’artificialisation des sols, la bétonisation, la circulation automobile… Autant de facteurs anthropiques qui sont à l’origine de la hausse des températures et de la pollution dans les villes, et qui favorisent de facto l’apparition d’îlots de chaleu urbains.
Des écarts entre les quartiers modestes et les plus aisés
C’est donc logiquement que le mercure grimpe plus rapidement dans les villes que dans les campagnes. Pourtant, même au sein des municipalités, il subsiste des disparités, comme le souligne l’Institut français de la statistique (Insee) dans une étude. En effet, les quartiers populaires, en général denses et peu végétalisés, sont en moyenne les plus exposés au phénomène d’îlots de chaleur.
Dans le cadre de cette étude, neuf métropoles françaises ont été analysées finement grâce à des données satellitaires européennes. Il s’avère que c’est à Lyon, la troisième ville de France, que l’écart d’exposition aux îlots de chaleur en fonction du niveau de vie est le plus marqué. À l’été 2017, sans canicule, il atteignait 0,41°C entre le dixième des ménages les plus fortunés et celui des moins riches, devant Nice, où cet écart montait à 0,37°C.
Ces différences « ne sont pas nécessairement significatives en termes de santé publique mais servent d’indicateur pour des écarts plus grands lors des futures vagues de chaleur », explique l’institut.
Face aux îlots de chaleur, tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité. Les ménages pauvres sont en effet « plus vulnérables aux fortes températures, et disposent de moins de possibilités pour y faire face : ils ont notamment plus rarement la climatisation ou une résidence secondaire », souligne l’institut.
De plus en plus de Français touchés
En 2023, 55 % des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moin 24 heures. Un quart en a souffert « fréquemment » durant l’été, tandis que le nombre de personnes vivant dans des logements « trop chauds » a augmenté de 26 % depuis 2013, rappellait la Fondation Abbé Pierre dans un rapport en août.
Pour tenter d’améliorer le confort des quartiers populaires en période de fortes chaleurs, le gouvernement a lancé fin 2022 le dispositif « Quartiers résilients », doté de 250 millions d’euros, pour aider 49 quartiers à s’adapter au changement climatique en luttant par exemple contre les îlots de chaleur.
La Ville de Paris, qui a présenté son quatrième « plan climat » le 12 novembre dernier, prévoit la réalisation d’un « îlot de fraîcheur » à moins de 7 minutes à pied de chaque habitant.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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