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Ravalement de façade pour le tribunal de Baugé-en-Anjou (49)

Publié le 18 mars 2022

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Si la rénovation des logements va de bon train en France, il semble aller de même pour la restauration du patrimoine. C’est le cas dans les Pays de la Loire, à Baugé-en-Anjou (49), où tribunal, datant du Second Empire, entame en ce mois de mars sa première phase de restauration. Un chantier qui exige prouesses techniques sur l’ensemble du bâti et formation de la nouvelle main d’œuvre qualifiée.
Ravalement de façade pour le tribunal de Baugé-en-Anjou (49) - Batiweb

Après les remparts de Carcassonne, le patrimoine des Pays de la Loire fait peau neuve, et plus particulièrement le tribunal de Baugé-en-Anjou (49).

Construit entre 1862 et 1866, le palais de Justice est sorti tout droit des plans de l’architecte tourangeau Léon Rohard. Le style néo-classique typique du Second Empire se dégage de la structure, des quatre colonnes doriques extérieures aux cheminées de pierre sculptée. 

Malheureusement des malfaçons et un mauvais entretien ont eu raison du monument, qui devient à partir de ce mois de mars le théâtre de travaux de réhabilitation. Fin 2024, l’ancien établissement judiciaire laissera place à une maison de la citoyenneté connectée, où salles de conseil municipal, de musée virtuel et de co-working se côtoieront.

 

Une restauration qui compose avec les problèmes de pénuries


Après une préparation de chantier lancée en janvier, le tribunal de Baugé-en-Anjou (49) attaque sa première phase de restauration. Celle-ci porte sur la partie ouest du corps central, les pavillons nord et sud, et la salle des pas perdus. 

Et il y a du pain sur la planche, à en croire le maire de la commune, Philippe Chalopin : « Toutes les parties du tribunal représentent des défis qui s’additionnent, parce qu’on a aujourd’hui un tribunal où le clos couvert n’est absolument plus assuré, l’étanchéité ni à l’eau, ni à l’air non plus. Il y a des secteurs où il y a des menaces d’effondrement. Je prends les cheminées, par exemple, qui sont très abîmées. On a également tous les chéneaux qui sont aujourd’hui hors d’usage », nous explique-t-il. 

Ainsi, dans la partie extérieure, on prévoit un remplacement de la toiture, avec la même ardoise classique venue d’Espagne. Une chance, quand on sait que, parallèlement, les pénuries sur cette matière première ont marqué d’autres chantiers à Beaugé-en-Anjou, notamment la restauration de l’église. Sur le bois également, les ressources manquaient, ce qui est paradoxal quand on sait que la commune a fourni une partie des chênes servant à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Malheureusement, l’essence n’était pas adaptée pour la reconstruction de l’église.

Sur le tribunal, les matériaux ont répondu présents en temps et en heure, notamment durant le remplacement des pierres de tuffeau, qui composent la façade du tribunal. « C’est une pierre régionale, qu’on trouve principalement dans les Pays de la Loire et sur la région de Baugé-en-Anjou. C’est une pierre friable, donc l’eau et l’usure des ans ont fait que, petit à petit, cette pierre est aujourd’hui très fragilisée et ça peut entrainer des effondrements de structure », poursuit le maire de Beaugé-en-Anjou. 

La dépose de pierres usées, détectées via un scan 3D, puis une repose de nouvelles pierres de tuffeau sera donc effectuée par des maçons. Les pierres extraites et encore en bon état seront entre les mains de tailleurs d’un atelier géré par l’entreprise d’insertion beaugoise d’Actenso. « Les blocs en plus mauvais état seront concassés sur place et réutilisés pour la grave de voirie piétonne de Baugé-en-Anjou », précise la mairie. « On a la chance, sur le territoire de Maine-et-Loire, d’avoir encore des tailleurs de pierre, et on sait que c’est pas le cas partout », commente le maire.

Former à la restauration du patrimoine

 

Remplacement de la toiture, dépose des pierres de tuffeau et taillage des anciennes, restauration de l’ancienne tapisserie de la salle d’audience… Le chantier autour de l’ancien tribunal beaugois nécessite un travail d’orfèvre. 

Sûrement est-ce pour cette raison que les artisans mandatés par la ville sont tous agrées Monument Historiques, que ce soit les charpentiers des ateliers Perrault, les couvreurs de Ritouet, ou bien les maçons de Lefèvre. 

Afin de remplir leurs rangs, ces entreprises locales s’engagent dans l’insertion, que ce soit des jeunes ou des adultes en reconversion, par ce projet décrit comme un « chantier école ». Il en va de même du côté de Beaugé-en-Anjou, dont la commission communale « Insertion transport et Mobilité » travaille en étroite collaboration avec Actenso Siae du territoire.

La commune subventionne le nouveau et second chantier d’insertion « rénovation du patrimoine », afin d’accompagner l’insertion de personnes éloignées de l’emploi à travers différents chantiers, dont celui du tribunal de Beaugé-en-Anjou.

Dans le parcours d’encadrement lié à la maçonnerie, la ville compte « plus de 2 000 heures d’insertion. Quand on additionne la charpente, la couverture, les menuiseries extérieures, on est à plus de 3 000 heures », estime Philippe Chalopin. Le tout pour un montant de 3,5 millions euros sur les travaux extérieurs, voire 4,5 millions en comptant l’aspect intérieur. Un budget couvert en partie par la région Pays-de-la-Loire, la Drac régionale, la fondation Bern, et diverses autres subventions, laissant la ville payer un million d’euros de sa poche.

Mais convaincu par l’ampleur et l’utilité publique du projet, le maire n’a « pas vu un Beaujois qui s’est plaint de l’investissement de la ville ». 

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : ville de Baugé-en-Anjou (49)
 

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