À Brest, une ancienne prison reconvertie en espace culturel et mémoriel
Une seconde vie va être offerte à l’ancienne prison de Pontaniou, à Brest, dans le Finistère. Ce bâtiment emblématique de la ville, laissé à l’abandon depuis plus de 30 ans, va connaître d’importants travaux pour pouvoir accueillir, d’ici 2027, un bar-restaurant, un gîte et divers commerces. La nouvelle a été annoncée par la métropole ce 19 avril à la suite d’un appel à projets.
7,09 millions d’euros d’investissement
« La proposition prévoit de magnifier un lieu exceptionnel de notre histoire et de le réhabiliter avec des propositions culturelles, mémorielles et d’animation pour tous les publics », a déclaré François Cuillandre, maire PS de Brest et président de la métropole.
En plus des commerces et des lieux de restauration, le projet prévoit la création d’une micro-crèche et d’espaces d’exposition. L’investissement pour de tels travaux s’élève à 7,09 millions d’euros (hors taxes).
Ce nouveau lieu rejoindra les 15 hôtels, restaurants et gîtes d’étapes de La Route des Pingouins, une société qui « donne une nouvelle vie » à des « lieux en déshérence » de la côte Nord du Finistère. « L’idée, c’est de faire un circuit de Morlaix à Brest, sans voiture, en itinérance », explique Franck Jaclin, le porteur du projet, associé à la Caisse des Dépôts au sein d’une foncière.
M. Jaclin entend faire de cette ancienne prison un « tiers-lieu durable », c’est-à-dire « un projet collectif et durable par sa pérennité économique » dans un « lieu exceptionnel ». Ce bâtiment a en effet une carte à jouer, puisqu’il se trouve au centre d’un quartier en plein renouveau, faisant face au téléphérique et aux Ateliers des Capucins, devenus un immense espace culturel et commercial.
Une prison vieille de plus de 200 ans
La prison de Pontaniou, l’un des édifices les plus anciens de Brest, a été construite entre 1805 et 1810. Pendant la Seconde Guerre mondiale, époque au cours de laquelle la ville a presque entièrement été rasée, des résistants y ont été détenus par les Allemands avant d’être déportés. Avant l’ouverture de la nouvelle prison en mars 1990, 180 détenus y séjournaient encore.
C’est en 1997 que la communauté urbaine de Brest a acquis le bâtiment. En 2018, un projet de reconversion de la prison en appartement haut de gamme avait suscité une levée de boucliers d’historiens soulignant l’intérêt patrimonial du site. Le projet avait finalement été abandonné.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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