Architecture durable : à la découverte des bâtiments à énergie positive
3 exemples de bâtiments à énergie positive
La stricte définition d’un bâtiment à énergie positive, abrégé en BEPOS, est un bâtiment qui produit plus d’énergie, électrique ou thermique, qu’il n’en consomme sur une période d’un an. Ce calcul se fait sans prendre en compte l’énergie grise, nécessaire à la réalisation du bâtiment et de ses composants.
Le Hangar 108 à Rouen
Siège de la Métropole Rouen Normandie, le Hangar 108 est à ce jour le plus grand bâtiment public passif de France. L’ambition initiale du projet était très haute. Les porteurs de projet ont décidé de dépasser les normes énergétiques en vigueur actuellement. Le bâtiment consomme trois fois moins d’énergie qu’un bâtiment neuf « classique », et il parvient même à produire plus d’énergie qu’il n’en consomme. En effet, sa consommation est de 300 MWh, pour une production de 280 MWh.
Comment parvenir à ce résultat ? En intervenant à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, 2 000 m2 de panneaux solaires sont installés sur le toit. Les pompes à chaleur et leurs 35 sondes géothermiques installées à 100 mètres de profondeur permettent de chauffer en hiver et de rafraîchir en été. Un triple vitrage permet également de limiter la déperdition de chaleur. Enfin, les grandes baies vitrées et leur apport de lumière permettent de limiter l’utilisation d’éclairage.
L’immeuble Descartes+
Construit en ossature bois, cet immeuble produit 32 % d’énergie en plus par rapport à sa consommation. Ce résultat est encore une fois obtenu grâce à la présence de panneaux photovoltaïques sur son toit et de sondes géothermiques.
Un système de récupération / épuration de l’eau de pluie, ainsi qu’un système de ventilation automatique, viennent compléter les installations précédentes. Construit en 2012, ce bâtiment de l’École Nationale des Ponts et Chaussées est l’un des premiers bâtiments positifs de France.
Le Delta Green à Saint Herblain
Si ce bâtiment possède également des panneaux solaires et des sondes géothermiques, le Delta Green fait preuve d’innovation par rapport aux deux exemples précédents. Une station hydrogène - une première en France - permet de stocker l’énergie produite pour faire face aux périodes où le bâtiment serait en déficit énergétique. Sa production annuelle est évaluée à 520 MWh, pour une consommation d’environ 480 MWh.
Architecture durable et énergie positive : quel avenir dans le BTP ?
Le développement de l’architecture durable apporte son nouveau lot de concepts. Alors quel est son impact et son avenir dans le monde de l’architecture et du BTP ? Comme nous avons pu le voir avec les différents exemples, la production d’énergie renouvelable in situ joue un rôle central dans la construction de bâtiments à énergie positive. D’autres pratiques, moins évidentes, sont également à l’œuvre. Découvrons-les ensemble.
Des matériaux locaux et recyclables
Afin de limiter la production d’énergie grise, autrement dit la quantité d’énergie consommée lors du cycle de vie d’un matériau, construire des bâtiments à énergie positive implique l’utilisation si possible de matériaux locaux et recyclables. Si cet aspect ne rentre pas en compte dans l’obtention du label BEPOS, de plus en plus de professionnels du secteur y portent néanmoins un intérêt particulier.
L’isolation thermique des bâtiments à énergie positive
Utilisation de fenêtre triple vitrage, ventilation prédictive, notamment grâce à l’intelligence artificielle, choix des matériaux… Les bâtiments à énergie positive combinent les dernières technologies en matière d’isolation thermique afin de disposer de performances exceptionnelles. L’objectif est de réguler la température de la façon la plus autonome et avec la plus faible intervention des appareils de chauffage ou de ventilation.
L’orientation du bâtiment
Au-delà du développement toujours plus technique de l’isolation, l’architecture durable prend en compte les caractéristiques de son environnement et les spécificités de son terrain.
Pour coller à l’ensoleillement naturel, les façades au nord du bâtiment auront tendance à être plus fermées que celles au sud, qui auront vocation à accueillir les ouvertures et donc les espaces de vie.
Des bâtiments toujours plus végétalisés
La végétalisation des bâtiments présente de nombreux avantages. Dans un premier temps, la végétation peut permettre de participer à l’amélioration de la qualité de l’air. Les plantes apportent également des zones d’ombre et participent à la régularisation de la température en agissant comme une climatisation naturelle.
Changer les habitudes d’utilisation
La réussite d’un projet de bâtiment à énergie positive passe aussi par le changement des habitudes de leurs utilisateurs. Les plafonniers sont par exemple remplacés par des éclairages individuels ou des systèmes fonctionnant à la lumière naturelle. Les équipements électriques de ces bâtiments sont également moins énergivores.
Alexandre Masson
Photo de une : Adobe Stock