Le marché de l'immobilier suisse ne présente pas de signe d'une bulle spéculative dans l'immobilier, comme celle qui a conduit à la crise des "subprime" aux Etats-Unis, a estimé le président de la banque centrale helvétique Jean-Pierre Roth.Le patron de l'institut d'émission a également noté que les prix de l'immobilier en Suisse n'ont progressé que de 3% par an, tandis qu'en Irlande, en Espagne et en Grande-Bretagne les prix dans ce secteur ont été multipliés par trois entre 1995 et 2005.
"Le marché suisse du logement demeure pour l'instant dans une situation relativement saine, même s'il reste des impulsions considérables au niveau de la demande", a précisé le président de la Banque nationale suisse (BNS), dans un discours dont l'AFP a obtenu une copie.
"Nous n'observons pas de signes manifestes d'une bulle spéculative qui pourrait déboucher sur un brusque retournement des prix", a souligné M. Roth, ajoutant qu'une crise identique à celle des Etats-Unis était "improbable" en Suisse.
"Un changement brutal des prix me paraît improbable", a poursuivi M. Roth, soulignant notamment le mode plus conservateur des banques suisses dans l'attribution de prêts immobiliers.
Les établissement helvétiques ont par ailleurs tiré les leçons de la crise immobilières helvétique du début des années 1990, a-t-il estimé.
Les prix ont par ailleurs doublé en France et aux Etats-Unis, alors que l'augmentation est restée "relativement modeste" en Allemagne et en Suisse.
Les établissements financiers helvétiques figurent parmi les plus touchés par les crise des "subprime", principalement UBS et Credit Suisse.
Les prévisions de croissance de la Suisse pour cette année et 2009 ont été révisées à la baisse, en raison de l'impact de la crise hypothécaire.
Le Centre de recherches conjoncturelles KOF de l'université de Zurich table ainsi pour 2008 sur une croissance du PIB de 2% seulement, contre 2,1% précédemment pronostiqué.
En 2009, le KOF n'anticipe plus que +1,6%, contre +1,8% attendus jusqu'à présent.