Les services européens de la concurrence examinent la décision des autorités britanniques de voler massivement au secours des banques du pays en difficulté, mais il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'une aide d'Etat illégale, a indiqué lundi un porte-parole.
"Nous sommes en contact avec les autorités britanniques au sujet du plan, mais il est bien trop tôt pour commencer à spéculer sur le point de savoir s'il s'agit ou non d'une aide d'Etat" non autorisée, a déclaré le porte-parole de la Commission européenne chargé des dossiers de concurrence, Jonathan Todd.
La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé lundi un traitement de choc pour soutenir une économie britannique vacillante, en permettant aux banques nationales fragilisées par la crise mondiale du crédit de recycler leurs prêts immobiliers à hauteur de soixante milliards d'euros.
Les banques vont pouvoir échanger auprès de la BoE des crédits immobiliers perçus comme très risqués contre des emprunts d'Etat réputés sûrs qu'elles utiliseront pour se refinancer. Actuellement, les banques ont beaucoup de mal à revendre leurs prêts immobiliers sur le marché du crédit depuis la crise des "subprime" qui rend les investisseurs très méfiants.
Le montants des prêts échangés devrait tourner autour de 50 milliards de livres, et l'opération durera de un à trois ans.
La question du point de vue de la Commission européenne est de savoir si cela peut constituer une aide publique illégale, les règles de l'UE en la matière étant très strictes.
En Grande-Bretagne, la banque Northern Rock a déjà été sauvée de la faillite par des prêts de la Banque d'Angleterre. Ce qui vaut à Londres d'être visée par une "enquête approfondie" des services européens de la concurrence.
Ce type d'action ne fait pas l'unanimité en Europe. Certains députés européens, de gauche notamment, s'étonnent que les pouvoirs publics viennent ainsi à la rescousse d'établissements privés victimes de leurs investissements financiers trop risqués.