69 % des Français non équipés de Daaf ne se sentent pas concernés par le risque incendie
Une fois de plus, la France confirme son profond déficit en matière de culture de sécurité incendie. A un peu plus d'un mois de l'échéance qui rend obligatoire les DAAF au sein des habitations, 69 % des Français ne se sentent pas concernés par le risque d'incendie dans leur logement, selon un sondage BVA publié ce mardi.
Certains sont même carrément réfractaires à l'installation d'un détecteur autonome avertisseur de fumée. Ils ne représentent cependant qu'une minorité (17 %) face au 20 % de personnes déclarant leur intention de s'équiper au 1er trimestre 2015, au 8 % qui ont l'intention de s'équiper après le 1er trimestre 2015 et face à 55 % des Français déjà équipés.
Alors, quels sont les blocages résiduels ? 30 % des personnes qui ne sont pas équipées considèrent que c'est au propriétaire de se charger de l'installation de DAAF, et 29 % pensent toujours que ce n'est pas obligatoire, ce qui révèle une méconnaissance de la loi Morange.
Plus grave encore, 15 % des personnes déclarent qu'ils n'en ont pas besoin : « si un incendie se déclare chez moi, je m'en rendrais compte », estiment-ils. Une réponse pour le moins surprenante quand on sait que lors d'un incendie, 80% des décès sont dus à une intoxication par la fumée et la majorité ont lieu la nuit quand les victimes dorment.
Enfin, 27 % font valoir d'autres raisons : pas le temps de s'en occuper, déménagement prévu, maison neuve etc.
Fiabilité, recommandation et prix comme critères de choix
Parmi les intentionnistes en revanche, la loi Morange rendant obligatoire l’installation de détecteurs de fumée dans tous les logements à partir du 8 mars 2015, est connue par une très large majorité de Français (87 %). Cette notoriété a progressé de 22 points en comparaison à septembre 2012 (65 %).
Les Français sont 77 % à penser que cette installation est aussi nécessaire dans les logements neufs et 72 % que même s’ils possèdent une installation électrique récente, ils ont besoin d’un détecteur autonome de fumée.
En ce qui concerne l’achat d’un détecteur de fumée, la plupart retient comme critère de choix la fiabilité (66 %) et la recommandation du matériel par les sapeurs-pompiers de France (63 %). Le prix n’arrive qu’au troisième plan, nettement en retrait (41 %).
Les intentions d’achat sont tournées principalement vers la distribution spécialisée, près de la moitié des Français comptant s’équiper souhaitent effectuer cet achat dans une grande surface de bricolage (47 %) ou dans un magasin spécialisé (15 %).
Enfin, pour plus de 8 français sur 10 (88 %) cette loi va permettre de réduire significativement le nombre de décès mortels dus aux incendies en France. En effet, chaque année les incendies font 800 morts et 3 000 blessés lourds, a rappelé la ministre du Logement Sylvia Pinel, à l'occasion du coup d'envoi de la campagne nationale « Bien équipé, bien préparé, je suis en sécurité ».
*L’enquête a été réalisée par téléphone du 9 janvier au 10 janvier 2015 auprès de responsables (ou co-responsables) des questions d’équipement de la maison. 822 responsables ou co-responsables, (recrutés au sein d’un échantillon de 981 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus) des questions d’équipement de la maison ont été interrogés. La représentativité de cet échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères de sexe, âge, région, catégorie d’agglomération, catégorie socioprofessionnelle du chef de famille et de l’interviewé.
C.T