Tour Grenfell : une enquête vise Saint-Gobain et six autres entreprises
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L’incendie de la tour Grenfell, à Londres, aura marqué la Grande-Bretagne, causant la mort de 72 personnes en juin 2017. Le feu avait mis moins d’une demi-heure pour se propager sur cet immeuble, basé dans un quartier huppé de la capitale et habité par des familles généralement modestes.
L’origine : un revêtement de façade hautement combustible. Presque huit ans plus tard, la gouvernement britannique a annoncé début février la démolition prochaine de la tour, provoquant l’indignation de certaines victimes. Une partie des matériaux seront conservés et réutilisés, afin de bâtir un mémorial sur le site du drame.
En septembre, le Premier ministre Keir Starmer avait présenté ses excuses « au nom de l'Etat britannique », en promettant que son gouvernement s'assurerait que cela « ne puisse plus jamais se reproduire ».
Le 26 février, Georgia Gould, secrétaire d'Etat au sein du Cabinet Office, a officialisé le lancement d’une enquête, portant sur les fournisseurs de la construction de l’immeuble. L’investigation « établira si ces organisations ont commis une faute » au regard de la loi sur les marchés publics, développe Mme Gould dans une déclaration écrite.
Une « malhonnêteté systématique »
Sept entreprises sont visées par l’enquête, dont le géant français Saint-Gobain. Plus précisément, Saint-Gobain Construction Products UK.
Septembre dernier, un rapport d’enquête avait conclu que l’incendie était le fruit de « décennies de défaillances » de la part du gouvernement et d’acteurs de la construction, sans quoi toutes les morts auraient pu être évitées. Les entreprises Arconic, Kingspan et Celotex - filiale de Saint-Gobain jusqu'à début 2024 - ont été pointées du doigt, accusées de « malhonnêteté systématique ».
La vice-Première ministre Angela Rayner a dénoncé devant les députés « le comportement mercenaire honteux » de certaines entreprises qui « ont exploité le système réglementaire pour échapper à leur responsabilité, avec des conséquences fatales ».
En parallèle, la police de Londres doit rendre un rapport, sur lequel les procureurs se reposeront pour décider d'éventuelles poursuites pénales.
Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de Une : Adobe Stock