2023 s’annonce moins favorable pour le marché du bois
Si la construction bois se porte plutôt bien en France et continue de se développer dans le pays, la situation est différente pour le marché du bois, comme l’a expliqué l’ONF dans une note. « Le contexte international et la récession économique qui s’annonce font craindre une année 2023 plus difficile, avec une baisse de l’activité économique et des prix, notamment sur les résineux », estime l’établissement public.
La situation à venir en 2023 doit donc contraster avec celle de l’an dernier, considérée comme faste pour le marché, grâce à une hausse de la demande comme des prix. La conjoncture est bien moins favorable cette année, avec des craintes de récession dans certains pays et une inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat et augmente les coûts de production.
En résulte une crainte majeure pour l’ONF, un arrêt de la consommation. « Aux États-Unis déjà, le nombre de constructions de logements neufs a chuté de 15 à 20 % », remarque l’établissement public.
« Avec une baisse du bois de charpente de 69 % en un an, les sciages américains retrouvent leur niveau d’il y a cinq ans, qui était très bas », a expliqué dans la note Benoît Généré, chargé du suivi des marchés du bois à l’Office. Il ajoute : « Nous nous attendons à une réduction des volumes et à une baisse de prix répercutée dans les contrats d’approvisionnement ».
Du côté de la construction bois, on tient la forme
Malgré ces prévisions peu réjouissantes, la construction bois a le vent en poupe en France. Et la tendance semble irréversible, sur fond de mouvement de décarbonation de la construction et de réglementation RE2020. « En 2020, la part de maisons individuelles construites en structure bois était de 9,7 %, et celle des logements collectifs de 6,5 %, en France. Alors que les parts de marché étaient de 5 % dans les années 2000 ! Les prévisions sont orientées à la hausse », compare Éric Toppan, coordinateur de l’Observatoire et de la Veille économique mutualisée à France Bois Forêt.
L’an dernier, les ventes issues des forêts domaniales françaises, gérées par l’ONF, avaient profité de la conjoncture alors favorable, marquée par une forte demande. Ces ventes de bois avaient atteint 316 millions d’euros, en hausse de 21 % par rapport à 2021, selon les chiffres de l’ONF.