Yprema veut s'affirmer dans les déchets de déconstructions
La société Yprema affiche une grande ambition, celle d'offrir aux professionnels du BTP d’Île-de-France de pouvoir faire « un choix de conscience et d’avenir » en se débarrassant de leurs déchets issus des déconstructions. Le principe est simple : Yprema sélectionne les déchets, les valorise, les recycle puis remet le produit fini aux entreprises de travaux publics.
Claude Prigent, président de l'entreprise, parle alors d’ « écologie industrielle » au lieu d’ « économie circulaire », éclairant davantage le processus de recyclage des matériaux dans un cycle vertueux pour le développement économique et pour l'environnement.
Sa centrale de Trappes, implantée au cœur de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, fêtait, ce jeudi 27 octobre, ses 30 ans d’existence. Malgré des « débuts difficiles », comme l'évoque Claude Prigent « il a fallu prospecter, argumenter, et convaincre ».
Il explique que le site avait finalement « rapidement trouvé » sa clientèle, participant par ailleurs au développement de l’agglomération et du département.
« On est au bon endroit »
Dans un contexte favorable aux activités d’Yprema, le chef d’entreprise émet toutefois quelques incertitudes, notament au sujet de la requalification des sites qui tarde et qui pourrait menacer, sur le long terme, leur pérennité. En effet, depuis 2012, l’entreprise demande à sortir du statut de déchets.
« Tous les clignotants sont au vert mais nous ne parvenons pas à faire reconnaître nos activités comme industrielles », se désole Claude Prigent, soulignant néanmoins qu' « autour de nous, nombreux sont les élus qui sont convaincus de la pertinence de notre activité et qui voient dans nos sites une traduction concrète d'une transition écologique en marche ».
En témoigne notamment Ali Rabeh, Maire de Trappes : « Depuis 20 ans, la ville de Trappes a bénéficié de différents plans de renouvellement urbain, et le fait qu’il existe un outil industriel, comme celui d’Yprema, qui nous permet de réemployer les matériaux plutôt que de perpétuer les vilaines habitudes que nous avons prises, qui consistaient à prélever des ressources à la nature, les exploiter puis les enfouir ou les brûler, est essentiel ».
« L’entreprise Yprema constitue un chaînon essentiel entre la déconstruction et la reconstruction, et c’est une fierté pour notre que ces chaînons soient implantés sur notre territoire. Elle est un exemple que l’on doit valoriser », commente le Maire.
Des mots qui encouragent la société « à rester combatif pour la centrale de Trappes et pour les autres » et qui résonnent encore plus aujourd’hui au vu du contexte actuel. L’Île-de-France importe 40 % de matériaux issus des carrières de régions périphériques et ces matériaux « il faut les transporter », insiste Claude Prigent « le prix des carburants n’a cessé d’augmenter, et avec nos petites centrales, on est au bon endroit », conclut le président.
Marie Gérald
Photo de Une : © YPREMA