JOP 2024 : Un protocole de médiation contre les surcoûts et retards sur chantiers
« La filière du bâtiment est bouleversée par de multiples crises qui se succèdent : pandémie, pénurie et hausse des prix des matières premières, de l’énergie et du carburant. Cela engendre beaucoup de difficultés pour les entreprises du bâtiment, qui font face à un rallongement contraint de la durée de leurs chantiers, entrainant un retard dans la facturation de leurs travaux et une dégradation de leurs marges », note la FFB Grand Paris Île-de-France, dans un communiqué.
C’est dans ce contexte que la fédération a signé, ce mercredi 19 octobre, un protocole de médiation avec la Solideo et autres acteurs de la filière, chargés des ouvrages olympiques en vue des prochains JOP en 2024 à Paris. Il faut dire que les chantiers liés à l’événement sportif sont certes d’envergure, mais pas pour autant à l’abri.
Un accompagnement sur-mesure pour un règlement à l’amiable des tensions liés aux surcoûts
Si la menace inflationniste se faisait sentir fin février, le ton de Nicolas Ferrand, directeur général de la Solideo se voulait rassurant fin mai, affirmant que les pénuries ne devraient pas impacter le bon déroulement des travaux d'ici la fin de l'année.
Au début de l’été dernier, une accélération des chantiers se faisait même sentir. Le Village des Athlètes, toujours en construction en Seine-Saint-Denis, accueillait d’ailleurs ce jeudi 20 octobre une visite du ministre chargé du Logement et de la Ville, Olivier Klein.
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Pourtant, entre guerre en Ukraine et rattrapage post-pandémie, le contexte d’approvisionnement s’avère toujours incertain. « Nous sommes convaincus du pouvoir du dialogue pour trouver des solutions pratiques aux freins que nous pourrions rencontrer. Cela est primordial pour renforcer la confiance, la solidarité et cultiver l’esprit de filière entre tous les acteurs de la construction » appuie Philippe Servalli, président de la FFB Grand Paris IDF.
C’est dans ce contexte tendu que le protocole de médiation tend à accompagner l’ensemble des acteurs concernés par les chantiers des JOP 2024 : entreprises de travaux, maîtres d’ouvrage, industriels, transformateurs, distributeurs, commerce de gros...
Le but étant d’aboutir à un règlement à l’amiable et sur-mesure, de chaque situation de surcoûts liés à la crise des matériaux. Une démarche qui prolonge la charte de solidarité, à laquelle divers acteurs du BTP ont adhéré courant juillet dernier.
Reste à savoir si tous les acteurs concernés par les ouvrages olympiques embarqueront dans l’aventure, sachant que la charte de solidarité générale, pilotée par le Médiateur des entreprises pour Bercy, Pierre Pelouzet, avait été accueilli avec scepticisme par certains. On pense notamment au président de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiments (Capeb), Jean-Christophe Repon, particulièrement en ce qui concerne la lisibilité sur les hausses de prix des matériaux.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock