Plusieurs interpellations suite à des dégradations dans une usine Lafarge
L'action de sabotage menée par des militants de la cause environnementale remonte à décembre dernier. 200 individus vêtus de combinaisons blanches et au visage caché pénètrent sur le site du cimentier Lafarge, à Bouc-Bel-Air, situé entre Marseille et Aix-en-Provence.
Le groupe choisit de filmer son action. La vidéo, postée sur plusieurs sites, montre les activistes, marteau et hachette en main, s’en prendre à une caméra de surveillance et à un tuyau. Un début d’incendie se déclare également sur des engins de chantier.
Le groupe d’activistes souhaite rester anonyme, mais a ensuite diffusé un texte revendiquant son action contre le « cimentier pollueur » Lafarge. Le communiqué, qui accompagnait la vidéo, précise que l’opération a été menée par « 200 personnes qui ont envahi et désarmé par surprise l’usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air ».
À la suite de ces dégradations, le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, tandis que le groupe Lafarge avait déposé plainte.
Des actions ciblées et amenées à se répéter
Cela n’est pas un hasard si ce site a été pris pour cible. Selon le communiqué rédigé par les militants anonymes, « les fours qui ont été ciblés, longtemps alimentés par des déchets industriels et des pneus, sont aujourd’hui le symbole du greenwashing ». Il ajoute : « La pollution atmosphérique est considérable et a été maintes fois dénoncée par toute la presse et les riverain(e)s. Pour autant, les cheminées crachent toujours leur venin ». De son côté, Lafarge estime que « cette usine est la plus en avance sur la décarbonation ».
Le collectif écologiste « Les soulèvements de la Terre » (SLT) a dénoncé lundi 5 juin dans un communiqué ces interpellations, réalisées « dans plus d’une dizaine de communes ». « Nous avions soutenu cette initiative de démantèlement salutaire à l’encontre d’une des entreprises les plus destructrices au monde. Nous appelons donc à soutenir très largement les personnes arrêtées aujourd’hui dans les cortèges contre la réforme des retraites mardi », poursuit le collectif.
Le gouvernement qualifie ces violences d’« écoterrorisme », comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en automne dernier, face à une première action contre des mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Le locataire de la Place Beauvau avait d'ailleurs engagé en mars dernier une procédure de dissolution de SLT. Deux mois plus tard, cette procédure n’a pas encore abouti.
Jérémy Leduc (avec l’AFP)
Photo de Une : AdobeStock