Novembre 2022, Legrand voyait son bénéfice progresser de presque 20 %, mais misait quand même sur la prudence. 

Mais à en croire sa dernière conjoncture, 2023 devrait être « un beau millésime » pour le fabricant de matériel électrique. C’est ce qu’affirme en tout cas son directeur général Benoît Coquard.

« Les neuf premiers mois de l’année ont confirmé les tendances constatées au premier semestre avec un marché du bâtiment globalement en retrait. Dans ce contexte défavorable, Legrand enregistre de très solides résultats avec un chiffre d’affaires qui croît de +2,5 %, tiré par une croissance organique à +3,7 %. Les indicateurs financiers du groupe sont très robustes, avec une marge opérationnelle ajustée à 21,6 % des ventes, un cash flow libre de 1 214 M €, un résultat net atteignant 14,9 % du chiffre d’affaires et un bénéfice net par action en hausse de +15,9 % », expose-t-il dans un communiqué publié ce mercredi 8 novembre. 

L’activité plus porteuse à l’échelle européenne qu’américaine

Dans le détail, l’activité a été particulièrement forte en Europe sur les neufs premiers mois de 2023 (+7,1 %, 42 % du chiffre d'affaires du groupe). « Elle est portée par une croissance soutenue des offres d’efficacité énergétique, celles pour datacenters et les produits connectés, malgré un retrait du marché résidentiel dans la plupart des pays », lit-on dans le communiqué du groupe. 

Le rachat de ZPE Systems, fournisseur américain d’équipements pour les datacenters (80 millions de dollars de CA), contribuera certainement à la dynamique du groupe.

Pourtant, en Amérique du Nord et centrale, Legrand recule d’1,6 %. Au troisième trimestre, la croissance dans cette région est de -3,2 % par rapport au T3 2022, tandis qu’elle bondit de 7,6 % à l’échelle européenne à cette période. 

Du souci pour l’activité en Russie ? 

L’inquiétude de Legrand se porte particulièrement vers la Russie. Pour rappel, le fabricant avait arrêté ses activités dans le pays en janvier dernier, compte tenu des « difficultés opérationnelles » liées au conflit en Ukraine. Représentant environ 1,5 % de ses ventes en 2022, lesdites activités ont été cédées le 4 octobre 2023 à « un acteur industriel local ». 

À cela s’ajoutent des effets de change contraires (-2,4 %). Cependant, hors ces effets de change et ce retrait de la Russie (-0,7 %), les ventes de Legrand enregistrent quand même +5,8 %. 

Le résultat opérationnel, sur les neuf premiers mois de l'année, croît d’1,4 point en un an, estimé à 21,6 %. Sans les effets de change et la Russie, il atteint les 21,9 % (+1,7 point).

Vers 5 % de croissance des ventes en 2023

Ainsi, sur l’ensemble de 2023, Legrand table sur une croissance des ventes d'environ 5 %, hors effet de change et hors effets du retrait de la Russie. Soit en haut des estimations prévues en juillet, mais en bas de celles annoncées en février. 

« On n'a pas le sentiment que les marchés se sont dégradés », assure son directeur général lors d'une présentation restituée par l'AFP, sans pour autant évoquer des prévisions pour 2024. 

Virginie Kroun
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