Legrand : des résultats moins inquiétants que prévu au 1er semestre 2024
En mai dernier, le groupe Legrand annonçait une baisse de son bénéfice net et de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2024. Près de trois mois plus tard, le bilan du premier semestre ne s’est pas amélioré.
Sur les six premiers mois de l’année, le bénéfice net du groupe a chuté de 11,3 %, à 577,6 millions d’euros, et son chiffre d’affaires a reculé de 2 %, à 4,21 milliards d’euros.
Son CA a notamment pâti de la crise de la construction neuve qui sévit en Europe depuis plusieurs mois. Les mises en chantier de logements neufs ont ainsi baissé de 20 % en Europe en 2023, a précisé Benoît Coquart, directeur général de Legrand.
En France, le nombre de logements neufs ne devrait pas dépasser 250 000 en 2023, alors qu’ils étaient 400 000 avant la crise sanitaire de 2020.
Des perspectives rassurantes pour les mois à venir
Les résultats a priori négatifs du groupe ont toutefois été meilleurs que ceux prévus par les analystes.
Ces résultats ont été « légèrement supérieurs aux attentes grâce au rebond de l'activité datacenters au deuxième trimestre », notent en effet les analystes d’Oddo BHF. De fait, l’action a fait un bond de 4,78 % ce mercredi matin, à 98,26 euros. Depuis le début de l’année, le titre a ainsi augmenté de 4,4 %.
« Avec un bénéfice net qui représente 13 % du chiffre d'affaires, nous sommes au meilleur niveau de marge de l'industrie », a en effet rassuré le DG du groupe. Selon lui, la baisse du bénéfice net s’expliquerait également par une base de comparaison « exceptionnelle » en 2023.
Pour les mois à venir, le groupe reste confiant, soulignant les besoins en logements neufs en France notamment, et l’amorce d’une baisse des taux d’intérêts des crédits immobiliers.
« Legrand entend continuer à renforcer ses positions avec des acquisitions ciblées et complémentaires dans les trimestres qui viennent », a par ailleurs annoncé le groupe. Ce dernier a déjà réalisé cinq acquisitions au premier semestre, dont trois industriels d'équipements pour les centres de données : le groupe indien Netrack, le spécialiste irlandais de systèmes de distribution de puissance basse tension Davenham, et l'australien Vass.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock