Legrand : un premier trimestre en recul, mais des espoirs pour les mois à venir
Legrand, spécialiste des produits électroniques et systèmes pour les installations électriques, vient d’annoncer ses résultats du 1er trimestre 2024. Ces derniers s’avèrent moins bons que l’an passé, mais restent conformes aux prédictions des dirigeants de l’entreprise.
Des difficultés dans tous les secteurs d’activités
Dans le détail, le bénéfice net du groupe français s’est élevé à 276 millions d’euros au 1er trimestre, en recul de 16,5 %. Des chiffres qui s’expliquent en grande partie par les difficultés rencontrées depuis de nombreux mois par le marché mondial du bâtiment.
Le chiffre d’affaires du fabricant de matériel électrique s’est quant à lui élevé à 2,03 milliards d’euros sur cette période. Lié à 80 % au secteur du bâtiment, le CA a connu une baisse de 5,6 %, comme l’a annoncé le groupe, qui confirme toutefois ses objectifs annuels.
« Nos résultats du premier trimestre 2024 sont conformes à nos anticipations », a commenté le directeur général Benoît Coquart. « Sur un marché du bâtiment en retrait marqué sur la plupart des géographies, la baisse limitée du chiffre d’affaires et la résistance de nos marges (...) illustrent la résilience de notre modèle d’affaires et la solidité de nos positions de marché », a-t-il ajouté.
Concernant le bâtiment résidentiel (40 % de l’activité), « le marché souffre, en Scandinavie, en Allemagne, en France, aux États-Unis même s’il se redresse, et cela ne va pas du tout en Chine », a décrit M. Coquart à quelques journalistes. Pour ce qui est du bâtiment tertiaire (40 % de ses ventes), le marché est plat « en Europe, en baisse aux États-Unis pour les bureaux », a-t-il ajouté. Le dirigeant se dit cependant « très confiant » quant à une amélioration du bilan de la société.
Mais pas de quoi mettre à mal les ambitions
« Dans les mois qui viennent, nous nous attendons à des améliorations séquentielles du chiffre d’affaires : un 2ème trimestre meilleur que le 1er, un 3ème trimestre meilleur que le 2ème, etc », a déclaré Benoît Coquart. Des prévisions qui s’appuient sur un nombre supérieur de jours ouvrés, mais aussi sur une augmentation de la demande sur les centres de données, les « data centers », qui représentent 15 % de l’activité de Legrand.
« Sur le marché de la construction, on pense qu’il pourrait y avoir une amélioration progressive d’ici la fin de l’année, aux États-Unis sur le résidentiel, et il est fort possible que quelques marchés aillent mieux, comme en Afrique voire en Europe quand les taux d’intérêt vont commencer à baisser », ajoute-t-il.
Pour 2024, Legrand aspire à un chiffre d’affaires « en légère croissance » organique et par acquisitions, et une marge opérationnelle ajustée avant acquisitions comprise entre 20 % et 20,8 %.
Sa direction évoque « une dynamique positive de gains de part de marché ». Par ailleurs, l’entreprise continue de lancer de nouveaux produits et a renforcé ses dépenses de communication.
Autre signe du bon état de forme de Legrand, les récentes acquisitions du fabricant de matériel électrique sur ce seul 1er trimestre. Au cours des trois premiers mois de l’année, le groupe français a notamment fait l’acquisition d’une société néerlandaise spécialiste de la santé connectée, et d’une entreprise indienne positionnée sur les équipements de data centers.
Il n’est donc pas question de lever le pied, mais au contraire de poursuivre sur cette lancée, explique l’entreprise, qui envisage de se renforcer dans des « secteurs à forte croissance ».
Jérémy Leduc (avec AFP)
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