Un rapport alerte sur la hausse des besoins en climatisation
En marge de l’assemblée générale des Nations Unies à New York, l’UNEP (agence onusienne pour l’environnement) et l’IFC (organe de la Banque mondiale pour le secteur privé) publient un rapport portant sur l’accroissement des besoins en climatisation et autres systèmes de froid dans les pays en développement.
Selon ce rapport, le volume du secteur du froid (climatisations, réfrigérateurs, chaînes du froid et transports) devrait être multiplié par 7 en Afrique et par 4 en Asie d’ici 2050, notamment en raison d’une hausse des températures, de la population, de l’urbanisation et de la croissance économique.
Résultat, les émissions liées à ces systèmes de refroidissement devraient représenter 80 % du total mondial en 2050, contre deux tiers en 2022.
Des solutions de refroissement indispensables
L’Afrique et l’Asie sont des continents « particulièrement vulnérables aux effets mortifères de la montée des températures et ont un besoin urgent de solutions de refroidissement », souligne Makhtar Diop, le directeur général de l'IFC.
En effet, les vagues de chaleur entraînent des décès, empêchent la conservation des vaccins, et contribuent aux pertes post-récolte, ce qui compromet la sécurité alimentaire.
…mais de préférence passives et durables
Si les systèmes de refroidissement sont indispensables pour le bien-être humain dans les pays chauds, les auteurs du rapport soulignent toutefois l’importance de ne pas tomber dans un cercle vicieux, avec des solutions qui réchaufferaient encore davantage l’atmosphère.
« Rester au frais est un besoin essentiel à la fois pour des communautés saines et un environnement sain. Cependant, nous devons éviter de créer un cercle vicieux où nous répondrons à la demande en froid avec des solutions qui vont réchauffer encore plus la planète », estime Inger Andersen, la directrice exécutive de l'UNEP, dont le siège est à Nairobi, au Kenya.
Dans ce contexte, l’UNEP et l’IFC, réunies au sein d’une « Cool Coalition » regroupant 130 partenaires, plaident pour le développement de solutions passives et durables, qui permettront de réduire de moitié les émissions et d’alléger les factures d’électricité.
Elles appellent donc le secteur privé à investir dans ce marché qui devrait passer de 300 à 600 milliards de dollars par an dans les pays en développement d’ici 2050.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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