Efficacité énergétique : le parc tertiaire français passe la seconde
Responsable de 17 % de la consommation d’énergie finale en France, le parc tertiaire doit se décarboner et réduire ses dépenses énergétiques pour parvenir à la neutralité carbone. C’est en ce sens qu’a été lancée en 2022 la plateforme Opérat (l’Observatoire de la Performance Énergétique de la Rénovation et des Actions du Tertiaire), opérée par l’Ademe. Celle-ci recueille annuellement les consommations d’énergie du secteur tertiaire assujetti au Dispositif Éco Énergie Tertiaire (DEET).
Concrétisé par la loi Elan, le DEET vise à en renforcer l’efficacité énergétique, en fixant une trajectoire bien précise : abaisser leur consommation d’énergie de 40 % d’ici 2030, et de 60 % d’ici 2050.
La plateforme Opérat permet aux propriétaires et locataires de bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments concernés, de répondre aux dispositions réglementaires prévues.
Aussi, pour mesurer les progrès et identifier les leviers d’accélération, l’Ademe, en collaboration avec la Direction Générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature, et l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID), a mené l’étude « Performance énergétique du parc tertiaire : quel bilan de l’utilisation de la plateforme Opérat en 2022-2023 ? ». Celle-ci se base sur les déclarations effectuées de janvier 2022 à janvier 2024.
Quel bilan pour la plateforme Opérat
Plusieurs enseignements majeurs peuvent être tirés de cette étude. Ces derniers portent à la fois sur les consommations et la caractérisation du parc tertiaire déclaré, et sur l’appropriation de la plateforme Opérat par les utilisateurs.
L’étude a notamment permis de constater une baisse de 22 % des consommations énergétiques. Entre la décennie 2010 et 2022, et sans tenir compte de l’ajustement climatique, les consommations énergétiques ont donc diminué de près de la moitié de l’objectif de réduction de 40 % fixé pour 2030 par la loi Elan.
On peut également noter une première représentation sectorielle des activités concernées par le DEET. Celles-ci sont diversifiées : en termes de surface déclarée, les activités de l’enseignement comptent pour 21 %, les bureaux et services publics pour 17 %, la logistique à 14 %, ou encore la santé pour 13 %.
Enfin, l’étude observe une mobilisation massive des assujettis : plus de 50 % de la surface totale du parc tertiaire a été déclarée, soit près de 600 millions de m² en France. Ce sont près de 750 000 déclarations de consommation entre 2022 et début 2024 qui ont été enregistrées, permettant d’en tirer des indicateurs pour le suivi de l’évolution des consommations du secteur.
Accompagner les entreprises du tertiaire privé
Pour une rénovation énergétique toujours plus performante, l’Ademe accompagne financièrement et techniquement les entreprises du secteur grâce à une offre d’ingénierie. Depuis 2021, l’Ademe expérimente, en France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer, un guichet d’information-conseil aux petites entreprises tertiaires privées.
Ces guichets, situés au plus proche des entreprises, conseillent sur le volet de l’efficacité énergétique et notamment sur la rénovation des bâtiments. Ils proposent trois types d’actions :
- La sensibilisation, la communication et l’animation pour rencontrer les entreprises du territoire et faire connaître le dispositif,
- L’information, où l’entreprise peut poser l’ensemble de ses questions à un conseiller énergie,
- Le diagnostic personnalisé, réalisé par un conseiller énergie sur le site de l’entreprise.
Au travers du booster Entreprise, l’Ademe accompagne également financièrement et techniquement des entreprises du secteur privé grâce à une offre d’ingénierie pour réduire leur facture énergétique et gagner en valeur verte.
Jérémy Leduc
Photo de Une : AdobeStock