Malgré un bénéfice en hausse, Legrand reste prudent
Le fabricant de matériel électrique Legrand annonçait avoir engrangé sur les neuf premiers mois de l'année près de 812 millions d'euros de bénéfice, pour un chiffre d'affaires de 6,154 milliards d'euros (en hausse de 19,1%).
Cela n'empêchait pas une chute de plus de 7 % de son action dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, après l’annonce des résultats du troisième trimestre. Depuis le début de l'année, l’action du groupe a perdu 30 % de sa valeur.
Pour certains analystes, même si « les ventes et le bénéfice sont légèrement supérieurs », aux attentes, « le flux de trésorerie semble plus faible. Les prévisions pour l'exercice sont confirmées mais semblent prudentes compte tenu des résultats » des neuf premiers mois.
Deux sujets encore complexes
Toutefois, le fabricant, qui fonctionne sans carnets de commande, a confirmé qu'il visait une croissance des ventes comprise entre +9% et +12% (hors effets de change), avec une croissance organique entre +6% et +9% pour l’année 2022.
Le groupe bénéficie en effet d’une croissance organique de ses ventes de plus de 10 %. « En dépit de nombreux facteurs exogènes adverses, notamment liés à de fortes inflations généralisées, la rentabilité du groupe démontre une très bonne résistance », a estimé son directeur général, Benoît Coquart.
« Il est en revanche compliqué de se projeter sur 2023 », a-t-il souligné, au vu « des perspectives économiques incertaines ». Legrand subit une hausse des prix sur ses matières premières et composants (+15 % sur ces neuf mois), ainsi que sur l'énergie et les transports. Il a déclaré avoir relevé ses prix de 9,9 %. Une hausse qui ne vaut pourtant pas celle de ses coûts de production.
La situation s'est néanmoins « améliorée » du côté des approvisionnements, « notamment sur les matières plastiques et mécaniques. Il reste deux sujets complexes: les composants électroniques, et en Amérique du nord - 40% du CA du groupe - des problèmes spécifiques à la chaîne logistique en Chine » confinée pour cause de Covid, a expliqué le directeur général.
Du côté des ventes, selon lui, « ce qui souffre le plus est la part résidentielle, les gens réallouent certaines dépenses, notamment en Europe ». « A contrario nous avons une belle croissance en Inde, au Moyen-Orient, et sur le segment des produits d'efficacité énergétique », relève-t-il.
Du côté des salaires, « il y aura probablement des gestes » en 2023 de nouveau, a précisé Benoît Coquart.
Marie Gérald (Avec AFP)
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