Les salaires devraient augmenter de 3,6 % dans le BTP en 2022
Mercredi 15 septembre, Elisabeth Borne annonçait que le SMIC serait revalorisé de 2,2 % à compter du 1er octobre, en raison d'une hausse de l'inflation, pour s'établir à 1 589,47 euros bruts.
Outre le SMIC, les salaires français devrait augmenter d'en moyenne 2,5 % selon les dernières prévisions du « Salary Budget Planning », publié chaque année par Willis Towers Watson. Il s'agit de l'estimation la plus élevée depuis le début de la crise sanitaire.
En 2020, ce pourcentage avait été estimé à 1,8 %, puis était légèrement remonté à 2,1 % en 2021. Il faut dire qu'en 2020, plus de 25 % des entreprises interrogées déclaraient avoir gelé les augmentations salariales en raison de la crise, contre moins de 1 % en 2022.
Sur les 540 entreprises françaises interrogées en juin par Willis Towers Watson, 55 % ont déclaré que leur situation était « meilleure » ou « bien meilleure » que prévu, et 32 % prévoient désormais un plan de recrutement renforcé dans les 12 mois à venir.
Alors que les difficultés de recrutement se font de plus en plus ressentir dans certains secteurs, et notamment dans le BTP, les entreprises vont devoir faire des efforts supplémentaires pour attirer et conserver les meilleurs talents. Le rapport souligne d'ailleurs que les salariés les plus performants devraient bénéficier d'une augmentation de 2,5 fois supérieure à la moyenne.
De bonnes prévisions pour le BTP
Dans le détail, le secteur du BTP prévoit la plus forte hausse de salaires, estimée à +3,6 % en 2022 (contre +1,7 % en 2021), suivi par les médias (+3 %, après +2,3 %), et les nouvelles technologies (+2,6 %, après +2,3 %).
Les hausses de salaires prévues par secteur. Source : Willis Towers Watson
Au vu du taux d'inflation, estimé à 1,1 % en 2022, les hausses de salaires prévues devraient permettre un gain de pouvoir d'achat d'1,4 points pour les salariés français (après 0,8 points en 2021).
Khalil Ait-Mouloud, directeur de l’activité rewards data & software en France, nuance toutefois ces augmentations salariales qui pourraient être contrariées par l'évolution de la situation sanitaire : « une grande majorité d’entreprises devrait avancer prudemment sur ce sujet, sur la base des enseignements des multiples vagues et ralentissements économiques. La réalité des augmentations salariales effectivement attribuées en 2022 pourrait clairement différer selon l’évolution de la situation pandémique dans les prochains mois », précise-t-il.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock