Les matériaux de construction résistent malgré une visibilité réduite
L’activité des matériaux se contracte encore au troisième trimestre 2022. Les conditions de production sont désormais « confrontées à l’envolée des prix de l’énergie et du coût des intrants mais aussi à l’érosion graduelle de la demande qui en découle », indique l’Unicem dans sa dernière conjoncture.
Après un premier repli au deuxième trimestre, l’activité des matériaux de construction continue de se dégrader et enregistre une baisse autant sur les granulats (-1,3%) que sur le béton prêt à l'emploi (-0,9%).
L’activité des granulats aurait fléchi de près de 7% comparé à la même période l’an dernier, ce qui porte le glissement sur un an du troisième trimestre à -5,6%, contre -7,2% à la fin du deuxième trimestre. Une modération qui se confirme sur les trois derniers mois puisque la production de granulats de juillet à septembre ne cède plus que de 1,3% par rapport aux trois mois précédents, alors qu’au deuxième trimestre, elle en perdait 10,2% par rapport au premier trimestre.
Du côté du BPE, l’Unicem indique que les livraisons de septembre « se sont quasiment stabilisées » par rapport à août (-0,2%) mais restent cependant en dessous (-6,8%) du niveau de septembre 2021.
Sur les neuf premiers mois de l’année, l’indicateur matériaux fléchit de plus de 2% sur un an, précise l’Unicem, seul le segment des tuiles et briques parvenant à se maintenir en territoire positif.
Le contexte brouille la lisibilité des demandes à venir
Dans un contexte inflationniste généralisé, sous fond de crise climatique, les ressorts de l’activité « sont vulnérables », juge l'Unicem dans sa conjoncture, précisant que pour le moment, « les carnets de commandes sont encore jugés plutôt bien garnis par les professionnels du bâtiment comme par ceux des travaux publics ».
Dans le segment du gros œuvre, les carnets de commandes restent très garnis mais les perspectives générales des chefs d’entreprise se dégradent « signe sans doute d’une certaine inquiétude », commente l’organisation.
En effet, les obstacles limitant la production restent nombreux. Les difficultés de recrutement et la hausse des coûts figurent en tête des tensions, conduisant de plus en plus de chefs d’entreprise à « envisager de relever leurs prix ces prochains mois ».
Par ailleurs, l’Unicem insiste sur les difficultés de mise en œuvre des chantiers et du flux de nouvelles commandes qui « tend à se raréfier », notamment dans le secteur du logement neuf. Ce dernier pâtit d’un effet ciseau entre une offre pénalisée par un contexte institutionnel peu porteur, et d’une demande freinée par l’inflation qui affaiblit le pouvoir d’achat des ménages.
Marie Gérald
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