La filière solaire pourrait créer près de 25 000 emplois d’ici à 2023
Il en ressort que l’électricité solaire produite par les centrales au sol dans le sud de la France « est déjà plus compétitive » par rapport aux investissements dans de nouvelles installations de production. En effet, Enerplan souligne la baisse continue des coûts de système depuis 2014 (-10%), une baisse qui devrait atteindre 20% d’ici 2025.
« Cela ferait passer le coût minimum de production des grandes centrales solaires dans cette région de 66 €/MWh aujourd’hui à 50 €/MWh en 2025 », précise le syndicat. Cette réduction des coûts touche également les installations en toiture « qui va permettre le décollage progressif durant les 5 prochaines années du marché de l’autoconsommation», poursuit-il.
La modélisation économique montre déjà une rentabilité sans soutien en PACA pour les grandes toitures (> 250 kW) et pour un taux d’autoconsommation de 90%. Cette rentabilité devrait concerner les moyennes toitures (36-100 kW) à partir de 2018-2019. Dans cette région, la baisse des coûts de production est estimée à 25% d’ici 2025.
25% c’est aussi la diminution des coûts envisagés dans le résidentiel à travers la mise en place d’un tarif d’achat pour les solutions surimposées. « La baisse du coût des composants, l’effet volume et la professionnalisation de la filière devraient conduire à une baisse supplémentaire » de l’ordre de 35% d’ici 2025.
+ 10 000 emplois d’ici 2023 par rapport à 2016
S’appuyant sur les différents scénarios possibles, Enerplan estime que l’objectif retenu dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie pour 2023 sera atteignable « avec un recours limité au soutien public ».« Le développement de la filière génèrera la création de milliers d’emplois et des retombées fiscales importantes versées aux collectivités », avance le syndicat.
L’atteinte des objectifs fixés par la PPE permettrait en effet la création de 10 000 emplois supplémentaires d’ici 2023 par rapport à 2016. Et si l’objectif était dépassé de 10%, ce sont 16 000 emplois supplémentaires qui seraient créées.
Le déploiement de la filière serait également synonyme de bénéfices environnementaux significatifs (plus de 5 millions de tonnes de CO2 évitées / an en 2023) ainsi que de retombées fiscales importantes versées aux collectivités (183 millions d’euros par an).
Développer la filière de chaleur solaire
Concernant la filière de la chaleur solaire, les professionnels attendent la mise en œuvre de la stratégie nationale bas carbone pour « abaisser les émissions de CO2 dans le parc bâti » et une prise en compte « efficace dans la réglementation énergétique dans le neuf ».Les coûts de production se verraient ainsi plus compétitifs : « On constate des coûts stables après des baisses de 15 à 20% entre 2010 et 2015, avec un potentiel de baisse significative atteignable dans le collectif », à travers une structuration de l’offre. De quoi rendre le Solaire Thermique une solution compétitive par rapport aux solutions alternatives dès 2019/2020. « De plus l’atteinte de la compétitivité pourrait être accélérée par un renforcement de la trajectoire de la fiscalité carbone », dit le syndicat.
Il ajoute : « La réalisation de l’objectif médian des scénarios PPE pour le solaire thermique (entre 270 et 400 ktep) permettrait de faire décoller la filière, avec la création de près de 10 000 emplois à horizon 2023. A ces emplois peuvent être ajoutés près de 1 000 emplois liés aux exportations ».
« Si l’énergie solaire peut créer 25 000 emplois, ce potentiel pourrait être décuplé, en misant sur le stockage et la flexibilité. L’électricité solaire est au cœur d’un écosystème technologique et industriel innovant à l’échelle mondiale, dont la France doit pleinement tirer parti », conclut Daniel Bour, président d’Enerplan.
R.C
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