L’industrie cimentière lance un projet de « Green Deal » de la profession
Il s’agit d’un projet d’ « Engagement pour la croissance verte relatif à la valorisation des déchets de biomasse en cimenterie » que le Sfic espère signer en juin prochain avec le ministère de l’Environnemment.
A travers cette initiative, la filière s’engagerait à « accroître la valorisation énergétique de déchets biomasse issus de la démolition et des chantiers qui n’ont pas pu faire l’objet d’un recyclage », précise le syndicat. Le Sfic rappelle en effet que des flux importants de bois souillés sont dirigés vers des filières d’élimination alors qu’ils pourraient avantageusement faire l’objet de la double valorisation matière et énergétique du procédé cimentier.
La fédération vise notamment une hausse de 45% de la quantité de déchets non dangereux de type biomasse utilisés comme combustible dans les fours à ciment à l’horizon 2020 par rapport à 2015, soit un volume supplémentaire d’au moins 40 000 tonnes. L'objectif est également d’augmenter la capacité de traitement des déchets énergétiques en cimenterie, notamment par la réalisation d’investissements permettant leur traitement.
Un engagement de longue date pour la croissance verte
Près de 3,5 millions de tonnes de déchets sont valorisés chaque année par l’industrie cimentière, engagée depuis plus de 30 ans dans l’économie circulaire. Les déchets sont utilisés de deux façons : en remplacement partiel des constituants de base (valorisation matière) ou en remplacement des combustibles fossiles (valorisation énergétique).Dans le cadre de son procédé de fabrication, 38% de l’énergie servant à la cuisson de la matière première, du calcaire et de l’argile en mélange, provient de la valorisation de déchets. Dans les prochaines années, l’industrie cimentière espère atteindre un taux de substitution de 50%. « Une augmentation significative de son énergie à partir de déchets biomasse permettrait à l’industrie cimentière de réduire ses émissions CO2 au niveau national et de limiter son empreinte environnementale », avance le Sfic.
Fort de son initiative, le Sfic attend de l’Etat qu’il facilite la mise en œuvre des actions de l’industrie cimentière. Il pourrait « impulser la mise en place d’une filière de mise à disposition de déchets biomasse issus des chantiers et de la démolition, encourager la déconstruction sélective, ainsi que l’instauration de lots dédiés à la gestion des déchets dans les marchés publics ».
A travers ce « projet d’engagement pour la croissance verte », Raoul de Parisot espère une « reconnaissance des actions de l’industrie cimentière sur l’économie circulaire. Cette nouvelle étape favorise une vision partagée entre les industriels et l’Etat sur les enjeux de la valorisation des déchets biomasse en cimenterie », conclut Raoul de Parisot.
Rose Colombel
Photo de une : ©Fotolia
Les cimentiers français « plus optimistes » pour 2017Selon les estimations du Sfic, la consommation de ciment devrait s’établir en 2016 à 17,4 millions de tonnes, soit + 1,5% de plus qu’en 2015. « 2016 a été une année de stabilisation. On a arrêté la décroissance de la consommation de ciment », a déclaré à l'AFP Raoul de Parisot.La reprise a été tirée par le logement qui a été « relativement dynamique », a-t-il poursuivi ajoutant cependant que « l’activité de travaux publics et l’activité rénovation ont été un peu décevantes ». Pour 2017, le syndicat mise sur un marché en croissance de 1,5%, ce qui devrait porter la consommation « autour de 17,6 millions de tonnes », a précisé le président du Sfic. Le marché « sera toujours soutenu par la construction de logements », mais le non-résidentiel et les travaux publics « devraient repartir », selon M. de Parisot. En effet, en matière de travaux publics, les cimentiers voient « un peu de reprise des investissements des collectivités territoriales » et « quelques grands chantiers qui démarrent, en particulier le Grand Paris». Source AFP |