Descenderie de Saint-Martin-La-Porte, un chantier à la géologie complexe
Les travaux, dont le coût s’élève à 291 millions d’euros, ont démarré début 2015 et dureront 120 mois dont 50 mois pour le bon de commande N°1. La descenderie de Saint-Martin-La-Porte est le premier ouvrage en partant de l’Ouest. Elle permet de rejoindre le niveau du futur tunnel situé à 80 mètres en contrebas.
L’idée du chantier est d’excaver une galerie de reconnaissance d’environ 9 km en direction de l’Italie qui reliera la descenderie de Saint- Martin-La-Porte avec celle de la Praz.
D’une longueur de 2400 mètres, la descenderie de Saint-Martin-La-Porte se situe à 695 m d’altitude et se caractérise par une pente de 8%. Le chantier n’est pas sans difficultés puisqu’une partie des travaux se situe entre deux formations de roches dures composées de schistes, d’argilites, de grès et de charbon, une géologie source de fortes convergences de terrain.
Dans ces zones, les travaux nécessitent la mise en œuvre d’un soutènement optimisé par blocs compressibles, déformables en fonction du mouvement du terrain. Pour traverser le front houiller, les équipes ont fait usage d’explosifs. Bien sûr un contrôle des vibrations a été réalisé notamment grâce à un réseau de capteurs sismiques implantés à proximité du chantier.
Pour aménager l’intégralité du site et consolider les données géotechniques, deux autres galeries devront être créées : une d’1,8 km qui permettra d’atteindre le 10e kilomètre du tube sud du futur tunnel à partir du Point Métrique 500, et une autre d’1,4 km qui partira du pied de cette descenderie supplémentaire.
TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin), maître d’ouvrage des travaux, a décidé d’organiser les travaux en 3 phases (ou bons de commande) et de programmer les différentes étapes en fonction des conditions géologiques rencontrées lors des phases de creusement.
Environnement et emploi local
Les travaux sont réalisés autour de la vallée de l’ARC dans l’emprise de plusieurs zones classées ZNIEF, ZICO et Natura 2000. Des études faune-flaure approfondies ont étés menées pour protéger la biodiversité, réduire les nuisances acoustiques et vibratoires, optimiser la qualité de l’air, préserver l’eau, végétaliser, traiter et recycler les déblais et maintenir une communication continue avec les pouvoirs locaux et les riverains.Une grande importance a été accordée à l’emploi local avec la signature, début 2015, d’un protocole d’accord pour l’emploi et l’insertion sur le chantier pour aider au développement économique de la Vallée de la Maurienne. Ce protocole émane de la démarche « Grand Chantier » du Lyon-Turin lancée par la Région Savoie et le Conseil départemental. Cette démarche évaluait à 50% l’objectif de recrutement de collaborateurs au niveau local et régional. L’objectif est dépassé puisque 52% des recrutements ont été réalisés sur la seule région Rhône-Alpes.
La priorité est donc de donner de l’emploi aux habitants de la Vallée et alentours et leur donner accès à des formations dédiées aux métiers des travaux souterrains proposées par des organismes de formation locaux.
En 2015, le chantier a compté 349 collaborateurs, un chiffre qui devrait s’élever à 450 avec l’intégration des sous-traitants dont 83% sont issus de personnel propre aux entreprises du groupement et d’intérimaires.
R.C