Rénovation urbaine : un financement de l’État insuffisant ?
Au lendemain d’un conseil d’administration, l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) a dressé un bilan concernant l’avancement du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU). Lancé en 2014, ce programme vise à transformer les quartiers prioritaires de la ville d’ici 2030.
Dans le détail, il prévoit d’améliorer le cadre de vie de 448 quartiers prioritaires, en rénovant ou démolissant des barres d’immeubles, en aménageant des espaces publics ou en fournissant de nouveaux équipements, et notamment 320 groupes scolaires.
Les deux tiers du programme déjà en cours
Selon l’ANRU, qui gère sa mise en œuvre, les deux tiers du programme ont été engagés à fin 2024.
À ce jour, 260 000 logements sociaux ont été réhabilités ou sont en cours de démolition-reconstruction. À noter que la moitié des communes concernées sont des petites villes ou des villes moyennes.
Des financements qui risquent d’être insuffisants
Le budget consacré est de 14 milliards d’euros prévus, répartis entre Action Logement (10,1 milliards d’euros), les bailleurs sociaux (2,7 milliards) et l’État (1,2 milliard).
« Ces 14 milliards d'euros vont générer 43 milliards d'euros d'investissements directs, auxquels s'ajoutent au moins 13 milliards d'euros d'investissement indirects », précise l’ANRU.
Toutefois, le programme pourrait faire face à des difficultés de financement, si l’État ne participe pas davantage. En effet, la version initiale du projet de loi de finances (PLF) 2025 ne prévoyait pas de contribution supplémentaire de l’État.
« À ce jour, l'État n'a versé que 107 millions d'euros à l’ANRU, soit à peine 9 % du montant prévu d'ici 2033 », notait dans un rapport la sénatrice Viviane Artigalas (PS).
« La carence de l'État risque de mettre l'ANRU en difficulté financière en plein cœur de la phase opérationnelle du NPNRU », ajoutait-t-elle, tout en alertant sur un risque de trésorerie déficitaire dès 2026.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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