Le quartier Paul Bourget, près de la porte d’Italie, fait peau neuve
C’est à la suite d’un incendie dont a été victime l’un des bâtiments du quartier Paul Bourget que la question de son devenir s’est posée. Datant du milieu des années 1950, le quartier commence à prendre de l’âge. Les différentes barres d’immeuble et les tours qui le composent sont difficiles à mettre aux normes, que ce soit au niveau de l’accessibilité ou des normes environnementales. À la suite de l’incendie qui s’est déclaré dans le quartier en 2008, la ville de Paris fait le choix de le démolir intégralement pour lui redonner une seconde jeunesse.
À sa création dans les années 1950, Paris était victime d’insalubrité. Le manque de logements nécessitait la création massive et rapide de bâtiments. Le quartier Paul Bourget voit alors le jour porte d’Italie. Au début des années 2000, le constat est fait d’un quartier isolé, enclavé. Peu séduisant, il est bordé du périphérique ainsi que du tunnel de l’A6, construit en 1969. En 2003, le voilà classé en quartier priortiaire de la politique de la ville, avec toutes les problématiques sociales qui en résultent.
Relancer l’attractivité d’un quartier enclavé
C’est pourquoi à la suite de l’incendie qui s’est déclaré dans l’un des bâtiments du quartier en 2008, la ville de Paris a préféré repartir de zéro. Pour ce projet d’envergure, l’agence d’urbanisme Urban Act a été choisie pour définir le projet.
Pour ce chantier, qui a débuté en 2018, l’une des volontés premières a été de reloger l’ensemble des habitants qui le souhaitaient sur place. 365 logements sociaux ont donc été reconstruits. D’autres types de logements sont venus compléter les lieux. C’est ainsi qu’y sont nés des logements intermédiaires et étudiants.
La volonté de Semepa - société d’étude, de maîtrise d’ouvrage et d’aménagement parisienne - et d’Urban Act était également de redorer le blason de cette entrée de la capitale. Pour ce faire, des bâtiments d’activités ont été créés, et 17 000 mètres carrés de bureaux ainsi qu’un hôtel ont trouvé place dans le quartier.
La disposition de ces bâtiments d’activités a également été réfléchie de sorte à ce qu’ils fassent office de protection acoustique pour les logements qui sont en retrait. Les résidents sont ainsi protégés des nuisances sonores qui émanent du boulevard périphérique.
Un quartier en avance en termes de performance énergétique
Au-delà d’une modernisation du quartier et d’avoir regonflé son attractivité, il était aussi question d’en faire un quartier performant sur le plan environnemental et énergétique. Un aspect plutôt novateur, puisqu’au début des années 2010, quand le projet a été imaginé, la sobriété énergétique n’était pas vraiment au cœur des débats. Les problématiques environnementales étaient même vues comme une contrainte au début des années 2000.
Pour ce quartier, il y a une vraie volonté de répondre aux objectifs du plan climat de la ville de Paris. C’est pourquoi une part d’énergies renouvelables a été intégrée dans l’intégralité des bâtiments du quartier. C’est dans cette optique qu’une convention de partenariat a été signée entre le GRDF, la SEMAPA et la ville de Paris.
Certains bâtiments sont équipés d’installations en chaudière, avec des panneaux solaires thermiques pour produire de l’eau chaude sanitaire. Sur d’autres, ce sont des solutions en hybridation qui ont été préférées, avec par exemple des PAC électriques couplées à une solution gaz qui va venir en appoint, afin d’optimiser le rendement des PAC.
Pour ce qui est des bâtiments d’activité, le but est de produire de l’électricité et de la chaleur qui va être auto-consommée par les bâtiments. Autant de systèmes et de solutions qui permettent à certains bâtiments d’atteindre des niveaux de performance qui sont de l’ordre de la réglementation actuelle, la RE2020.
Au premier semestre 2025, tous les chantiers du quartier seront intégralement terminés, et les derniers bâtiments de l’opération seront livrés.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Antoine Arthur