À Paris, la Mairie envisage de supprimer les grilles de plusieurs squares
« Toucher à mes grilles : le projet de réaménagement suscite l'opposition », titre François Vauglin, maire du 11e arrondissement, cité par l'AFP. La proposition de la mairie est claire : ouvrir les squares, créer une continuité piétonne et végétale sur près de 2 kilomètres le long des boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir.
Vers 8 heures, le lundi 13 mai, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le square May-Picqueray pour bloquer les ouvriers chargés de découper les grilles datant des années 1990 qui entourent cet espace vert.
Situé au-dessus du canal, ce square abrite la stèle commémorative des victimes de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, disposée juste en face.
La mairie de Paris, qui s'est engagé à créer de nouveaux espaces verts, justifie ce réaménagement en soulignant la volonté de « retrouver une promenade piétonne sur tout le linéaire du canal Saint-Martin ».
Pour ce faire, la suppression des grilles est considérée comme un moyen de « supprimer les obstacles qui entravent aujourd'hui la continuité » entre les quatre squares des boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir, tout en élargissant les haies existantes.
Un réaménagement qui pourrait favoriser les « conflits d'usage »
Cependant, les opposants au projet, notamment regroupés au sein de l'association « Sauvons Jules et Richard », craignent notamment que l'ouverture des squares ne favorise les « conflits d'usage », citant en exemple les « piques-niques et beuveries à n'importe quelle heure du jour et de la nuit ».
L'architecte David Mangin, présent parmi les opposants, rappelle que « à Paris, une ville hyper dense, le square est une très bonne invention », soulignant ainsi leur importance dans le tissu urbain.
Les critiques s'étendent également à la gestion future de ces espaces. Bernard Laudau, ancien directeur adjoint de la direction de l'urbanisme à l'Hôtel de Ville, accuse l'équipe municipale de la maire Anne Hidalgo de « dogmatisme », arguant que l'entretien de la nouvelle promenade agrandie sera « très difficile ».
Cette controverse rappelle celle de 2023, lorsque les grilles du square jouxtant la cathédrale Notre-Dame de Paris avaient suscité des débats similaires. Bien que maintenues pour l'instant, leur déplacement reste une possibilité.
Marie Gérald (avec AFP)
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