Réforme de l'urbanisme : libérer la densité, oui mais pas sans l'architecte
Il est en effet urgent selon M. Carli « de recomposer les zones pavillonnaires et les franges de villes qui ont contribué à défigurer notre paysage » et condamnent leurs habitants à faire la navette entre deux banlieues, celle du lieu de vie et celle du lieu de travail. Il faut donc selon le président « revisiter les règlements urbains et de lotissements pour adapter les constructions existantes, introduire une densité adaptée ainsi qu’une certaine mixité d’occupation ». Mais la proposition de soumettre à simple déclaration préalable (sans permis de construire) les extensions de bâtiments existants dans la limite de 40m² n'est pas souhaitable pour l'Ordre des architectes : elle « produira en réalité l'effet inverse des objectifs recherchés » selon M. Carli. Pourquoi ? Parce que « le problème de fond n'est pas celui de la quantité de surface à autoriser, mais la manière dont elle est mise en oeuvre, pour quels besoins, et pour quelles plus-values patrimoniales ajoutées à la construction ».
Le coeur du problème tient au rôle de l'architecte dans les décisions d'extensions. Libérer la densité en se passant des « seuls professionnels compétents en la matière » pourrait dégrader plus encore la situation et conduire à des situations « catastrophiques », surtout dans les lotissements et zones pavillonnaires, selon Lionel Carli, qui demande que cette proposition soit retirée dans sa rédaction actuelle. « Pour les extensions supérieures à 20 m², la déclaration préalable ne peut s’envisager qu’établie et déposée par un architecte ».
Laurent Perrin