ConnexionS'abonner
Fermer

PLF 2025 : MaPrimeRénov' et l’hébergement d’urgence en danger ?

Publié le 11 octobre 2024

Partager : 

Avec une enveloppe ramenée à 2,3 milliards d’euros pour MaPrimeRénov’ et une stagnation du budget pour l’hébergement d’urgence, le projet de loi de finances 2025 soulève des préoccupations du côté des acteurs du logement social, qui critiquent des mesures jugées insuffisantes face à la crise actuelle.
PLF 2025 : MaPrimeRénov' et l’hébergement d’urgence en danger ? - Batiweb

Le projet de loi de finances 2025, présenté ce jeudi 10 octobre, prévoit plusieurs ajustements dans certains domaines clés liés au logement, à la rénovation énergétique et à l'hébergement d'urgence.

 

Le budget alloué à MaPrimeRénov' divisé par deux 

 

La subvention MaPrimeRénov’ verra notamment son enveloppe réduite à 2,3 milliards d’euros, contre 4 milliards annoncés pour 2024. Cette diminution marque un retour au niveau de financement de 2023, année durant laquelle le nombre de logements rénovés a baissé de 7 %, selon l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Ce contexte budgétaire s'inscrit dans une politique de recentrage des aides publiques, alors que la rénovation énergétique reste un enjeu central.

Parallèlement, le secteur de l’hébergement d’urgence se maintient avec un budget stable de 2,9 milliards d’euros. Le nombre de places d’hébergement d’urgence, fixé à 203 000, atteint un niveau historiquement élevé.

Cependant, les 120 millions d’euros promis par l’ancien ministre délégué au Logement, Patrice Vergriete, pour renforcer ce dispositif restent absents du projet. Cette stagnation du budget dédié à l’hébergement d'urgence inquiète, « notamment en période d’inflation », comme le souligne Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, qui anticipe « une dégradation des services ».

 

La FFB et l'USH déplorent l’absence de mesures budgétaires de relance

 

Le budget alloué à la politique de la ville est également en baisse, avec une réduction de 14 %, passant de 639 millions en 2024 à 549 millions en 2025. Sur le plan fiscal, le prêt à taux zéro (PTZ) sera étendu à l’ensemble du territoire pour favoriser l’accession à la propriété, bien que les détails sur l’éligibilité des maisons neuves, jusqu’alors exclues, ne sont pas encore précisés. Une mesure que salue la La Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui déplore par ailleurs la suppression du dispositif Pinel, sans alternative, qui intervient malgré un rapport favorable de la Cour des comptes, alors que le marché locatif privé est en crise.

Ensuite, la fédération critique la hausse de la TVA sur les chaudières gaz, de 5,5 % à 20 %, ainsi que la baisse du Fonds de Compensation de la TVA (FCTVA), risquent de freiner les investissements des collectivités et affecter les marchés du BTP.

Ces ajustements budgétaires ont suscité la réaction d'Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui a exprimé son inquiétude face à la baisse des aides pour la rénovation énergétique des logements sociaux, lesquelles passent de 1,2 milliard sur trois ans à seulement 350 millions en deux ans.

« Le projet de loi de finances qui a été présenté ne peut rester en l’état. Il est en contradiction avec les affirmations du Premier ministre quant à ses intentions de lutter contre la crise du logement. Une baisse significative de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS) dès 2025 est un point incontournable pour redonner des marges de manœuvre et d’investissement aux bailleurs et construire plus pour les millions de nos concitoyens qui ont besoin d’un logement social », a-t-elle déclaré.

La Fédération Française du Bâtiment (FFB) critique également les mesures relatives au coût du travail, telles que la réduction des allègements de charges pour les bas salaires, le transfert des indemnités journalières aux entreprises, et la potentielle diminution des aides à l’embauche d’apprentis. « La politique du logement et de la rénovation énergétique mérite mieux que ces à-coups », a estimé Olivier Salleron, président de la FFB.

 

Marie Gérald

Photo de une : Adobe Stock

Sur le même sujet

Vers une hausse des frais de notaire ?

Le piètre état de forme du marché immobilier a entraîné une baisse des recettes des départements, générées en partie par les droits de mutation. Une mauvaise nouvelle pour les collectivités, à l’heure...

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.