Panneaux solaires : la grande distribution obtient un délai supplémentaire
Face à l'inquiétude du secteur de la grande distribution concernant l'installation obligatoire d’ombrières photovoltaïques sur les parkings extérieurs, le gouvernement a annoncé un délai supplémentaire. Un décret publié au Journal officiel accorde 18 mois en plus aux gestionnaires de grands parkingspour se conformer à la loi sur les énergies renouvelables de 2023.
Initialement prévue pour mi-2026, la date limite pour ces aménagements est désormais fixée au 1er janvier 2028.
Plusieurs conditions
La loi impose aux parkings extérieurs, neufs ou existants, de couvrir au moins 50 % de leur surface avec des panneaux photovoltaïques. L'objectif : produire de l'énergie solaire et offrir une protection contre les intempéries et la chaleur. Avec ses 70 millions de m2 de parkings, le secteur de la grande distribution est le premier concerné, ce qui a conduit les acteurs du marché à demander un report en raison des contraintes logistiques et financières.
Certains acteurs du secteur ont d'ailleurs déjà pris les devants. En juillet 2024, l'enseigne Carrefour avait annoncé un partenariat avec GreenYellow pour équiper 350 parkings de ses supermarchés en panneaux photovoltaïques.
Pour bénéficier de ce délai supplémentaire, les gestionnaires doivent respecter plusieurs étapes : avant le 31 décembre 2024, un contrat d’engagement avec acompte doit être signé, et avant le 31 décembre 2025, un bon de commande pour l’achat de panneaux photovoltaïques doit être conclu.
Le décret impose également des conditions sur l’origine des modules solaires : ceux-ci doivent être assemblés par des entreprises dont la majorité de la production n’est pas réalisée dans des pays tiers représentant plus de 50 % des importations européennes, comme la Chine, qui dominait ce marché en 2023, avec 97 % des importations.
Des sanctions financières
Certaines surfaces ne sont pas concernées par l’obligation, comme les espaces verts, les zones de stockage ou les espaces logistiques. En revanche, les allées de circulation sont incluses dans le calcul de la superficie, malgré les contestations du secteur.
Par ailleurs, les parkings ombragés par des arbres couvrant au moins la moitié de leur surface échappent à cette obligation.
Pour les retardataires, des sanctions financières sont prévues, pouvant atteindre 40 000 euros par an, tant que les aménagements ne sont pas réalisés.
Marie Gérald (avec AFP)
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