Le gaz renouvelable progresse en France
La production de gaz renouvelable a augmenté de 31 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du secteur.
« La filière du gaz renouvelable, émergeant au début des années 2010, s’affirme désormais comme un élément durable du mix énergétique français », ont-ils souligné. Les quantités de gaz issus de la méthanisation et biodéchets, notamment agricoles et alimentaires, ainsi que des boues de station d’épuration, injectées dans les réseaux de gaz ont atteint 9,1 térawattheurs (TWh) en 2023, soit une augmentation significative par rapport aux 7 TWh de fin 2022.
Ce progrès est soutenu par l’installation de 139 nouvelles unités en 2023, portant le total à 652 installations, avec une capacité de production annuelle globale de 11,8 TWh.
Cependant, malgré ces avancées encourageantes, le secteur du biométhane a connu des difficultés depuis 2020 en raison d’une baisse du tarif d’achat, entravant de nombreux projets qui sont devenus non rentables face à l’augmentation des coûts des matériaux et de l’életricité.
Un décret attendu pour combler le manque de visibilité
Alors que le secteur commence tout juste à se remettre de cette période difficile grâce à une révision du tarif décidée mi-2023 pour les projets de taille inférieure à 25 GWh/an, les défis persistent. Le secteur a toutefois indiqué un « manque de visibilité à court et moyen termes sur le cadre économique des plus grandes installations ».
Pour encourager le développement des projets de plus grande envergure, le secteur attend avec impatience un décret, promis pour l’été, qui s’imposera aux fournisseurs de gaz de proposer une offre « verte » au secteur résidentiel et tertiaire. Cette offre sera garantie par des « certificats de production de biogaz ».
« Seul un cadre stable et prévisible, soutenu par un engagement politique affirmant des objectifs ambitieux à l’horizon 2030, permettra le développement dynamique de nouveaux projets », ont-ils averti.
« Le problème est qu'il n'y a aujourd'hui ni loi de programmation ni rien » sur la transition énergétique à venir du pays, a souligné Jules Nyssen, président du SER, avant de préciser : « Or les signaux de marché ne suffiront pas seuls à pousser cette transformation ».
Pour Laurence Poirier-Dietz, la directrice générale de GRDF, « quintupler est un objectif absolument raisonnable, si la volonté politique est là ».
Marie Gérald (avec AFP)
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