Énergies renouvelables : le Fonds chaleur sera finalement préservé
Aux côtés du Pinel, du PTZ et de l’aide MaPrimeRénov’, le Fonds chaleur était menacé par le projet de loi finances (PLF) 2025. Pour rappel, le Fonds chaleur finance les projets de chaleur renouvelable pour les collectivités locales et les entreprises.
Le budget d’intervention de l’Agence de la Transition écologique (Ademe) - qui gère le Fonds chaleur - devait passer de 1,37 à 0,9 milliard d'euros. Mécaniquement, les financements alloués au Fonds chaleur devaient être réduits de 820 millions d'euros en 2024, à 540 millions d'euros l'an prochain.
Or, le ministère de la Transition écologique a annoncé le 22 novembre à l’AFP que les crédits du Fonds chaleur seront finalement conservés à hauteur de 800 millions d'euros.
« Un euro du Fonds chaleur génère près de 4 € d’investissements dans nos territoires », selon un groupe de députés
Des arbitrages qui soulageront sans aucun doute les acteurs des énergies renouvelables (EnR). Ces derniers s’inquiétaient de l’impact du budget 2025 sur les projets de chaleur renouvelable, dont les réseaux urbains de chaleur, biomasse, géothermie, solaire thermique, au sein des territoires.
Sentiment partagé avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et de l'Énergie, qui craignait une année blanche pour ces chantiers. « La décision du Premier ministre visant à reconduire ce Fonds à son niveau exceptionnel de 2024 est une excellente nouvelle », a-t-elle salué. Et d’ajouter que le Fonds chaleur est « un des meilleurs alliés de notre transition écologique : pour 37 euros d'investissement de l'Etat, c'est une tonne de CO2 rejetée en moins dans l'atmosphère ». D’autant qu’il s’agirait d’un « outil de souveraineté qui nous libère de la dépendance aux énergies fossiles importées et sécurise le prix de l'énergie pour le pouvoir d'achat des Français », défend-elle.
La Fédération professionnelle des entreprises de services pour l'énergie et l'environnement (Fedene) s’est aussi réjouie : « Pour 2025, en plus des 500 millions d'euros d'aides non attribuées en 2024, l'Ademe a déjà identifié un milliard d'euros pour de nouveaux projets ».
Le groupe Écologiste et Social de l’Assemblée nationale a avancé les mêmes arguments dans un amendement daté du 6 novembre. « Au-delà d’être un contresens écologique, ces coupes budgétaires seraient également un contresens économique et budgétaire, considérant qu’un euro du Fonds chaleur génère près de 4 € d’investissements dans nos territoires », ont soutenu les élus.
« Les aides du Fonds chaleur comptent aussi parmi les plus efficaces du point de vue de la dépense publique : pour économiser une tonne de CO2, l'Ademe ne dépense que 36 €, là où d’autres actions coûtent plusieurs centaines d’euros d’argent public par tonne de CO2 évitée », abonde le groupe, qui veut faire porter les dotations du Fonds chaleur à 1,5 milliard d’euros, en allouant 967 millions d’euros supplémentaires au budget d'intervention de l’Ademe.
Sur le site gazdaujourdhui.fr, on apprend également que le député du Rhône Jean-Luc Fugit (Ensemble pour la République) avait amendé de manière à ce que le Fonds chaleur soit rehaussé à 1 milliard d’euros. Ce qui lui permettait de « traiter le portefeuille de projets encore en cours pour 2024 ».
Virginie Kroun
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