Logement : une situation « insoutenable » pour les fonctionnaires
Alors que logement social préoccupe les parlementaires, un autre problème épineux se présente à eux : le logement des fonctionnaires.
Ce mercredi 17 avril, le député Renaissance David Amiel a remis au gouvernement - à la demande du ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini - un rapport sur le sujet, à l’occasion du Comité interministériel au logement des agents publics organisé à Bordeaux.
Le document évoque une situation « insoutenable » en matière de logement pour les agents publics.
« S’il y a une crise du logement globale » en France, « à cette crise générale s'ajoute une crise spécifique : aujourd'hui, les agents du secteur public sont moins bien traités que les salariés du secteur privé », a commenté M. Amiel auprès de la presse. L’élu pointe notamment du doigt le manque d’un organisme équivalent à Action Logement dans le secteur public.
Du développement de l’offre locative à l’accession à la propriété
À ce « cri d’alarme », le rapport parlementaire joint une liste de mesures pour limiter les dégâts. Parmi les « mesures immédiates », on relève l’élargissement de la garantie Visale aux agents publics de plus de 30 ans dans les mêmes conditions que dans le secteur privé. La caution gratuite serait ainsi accordée aux seuls fonctionnaires gagnant moins de 1 500 euros net par mois, ou venant d'être mutés.
D’autant que les employeurs du secteur privé attribuent en moyenne un investissement d'entre 122 et 162 euros par salarié en matière de logement, tandis que, dans la fonction publique d’État, ces aides atteignent seulement 86 euros par agent.
Pour David Amiel, il convient de dresser une cartographie des besoins des agents publics sur le plan résidentiel. « Les besoins en logement social ou intermédiaire, de soutien à l'accession à la propriété ou de logement temporaire sont très différents d'un territoire à l'autre », justifie-t-il.
Côté construction, le député encourage « la production d'une offre nouvelle de logements à destination des agents publics qui ne parviennent plus à se loger ». Un point important, quand on sait que la construction de logements sociaux est en chute libre, et que 2,4 millions de ménages attendent un logement social en France.
Le rapport préconise également de « multiplier les partenariats entre employeurs publics et bailleurs pour flécher un certain nombre de logements intermédiaires vers les agents publics ». Afin de répondre à l’urgence sociale, il convient d’« établir un cadre permettant de flécher des logements au sein des résidences sociales ou des foyers jeunes travailleurs vers les agents publics ».
David Amiel défend également l'octroi de prêts bonifiés par les employeurs à leurs agents ou à leurs salariés, de manière à rendre le cadre fiscal et social de ces prêts plus incitatif.
Virginie Kroun (avec AFP)
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