L'écologie et les transports au coeur du plan « Investir pour la France »
Le plan « Investir pour la France » pour les dix ans à venir, qui recycle nombre de chantiers déjà engagés, sera doté d'une enveloppe de 12 milliards d'euros et conditionné à des critères écologiques. La moitié de l’enveloppe, plus de 6 milliards d’euros, seront « éco-conditionnés », c’est-à-dire qu’ils seront exclusivement dédiés au financement de projets innovants qui contribuent à la transition écologique.
Plus de 3,5 milliards seront consacrés aux universités, 2,3 milliards à la transition énergétique, rénovation thermique et ville de demain, 1,7 milliard à l'innovation industrielle, 1,5 milliard aux industries de la défense, 1,3 milliard à l'aéronautique et l'espace, 600 millions à l'économie numérique, 550 millions à la jeunesse et la formation et 400 millions à la santé. Le budget de l'assurance maladie et l'enveloppe de dépenses hospitalières seront pour leur part mis à contribution à hauteur de 4,5 milliards d'euros par an en faveur de la modernisation des établissements.
Le premier ministre a aussi annoncé la généralisation d'ici à 2020 du compteur électrique intelligent Linky qui permet notamment des économies d'énergie et des relevés à distance. Un appel d'offres sera lancé cet été pour installer 3 millions de ces compteurs d'ici à 2016, avant le remplacement de la totalité des 35 millions de compteurs actuels d'ici à 2020. Le coût de cette généralisation, soit environ 5 milliards d'euros, devrait être pris en charge par EDF.
Autre gros morceau, les transports
Dans ce plan d'investissement, le gouvernement a voulu rompre, selon Matignon, avec la logique de grands projets pharaoniques sans le début d'un financement. L'objectif est ainsi de concentrer les investissements sur le réseau déjà existant et sur les transports du quotidien. Les trains Intercités, qui maillent vraiment le territoire et qui facilitent la mobilité, seront intégralement renouvelés entre 2015 et 2025. L’État doit lancer dès cet été une première commande, d'un minimum de 500 millions d'euros pour des trains neufs, a expliqué le chef du gouvernement. Un appel d'offres doit être lancé dès 2015 pour une deuxième tranche d'investissements, prévue à l'horizon 2018-2019, a précisé Matignon. Il doit permettre de renouveler les anciens trains Corail.
Pour les lignes à grande vitesse, le gouvernement maintient le lancement des travaux avant 2030 de la seule ligne Bordeaux-Toulouse. Les autres LGV (Bordeaux-Hendaye, Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Poitiers-Limoges, seconde phase de la LGV Rhin-Rhône...) sont renvoyées à l'après-2030. La priorité sera aussi donnée à un certain nombre de grands nœuds ferroviaires, destinés à désengorger de nombreuses gares, comme les gares de Lyon et Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.
Le financement de ce programme a été conçu pour avoir un impact minimal sur la trajectoire de rétablissement des comptes publics, indique le gouvernement. Il sera en partie assuré par des ventes de participations de l’État dans des entreprises publiques. L’État a déjà cédé des parts dans l'équipementier aéronautique Safran et dans le groupe d'aéronautique et de défense EADS au cours des derniers mois.
B.P (avec agences)