Ententes dans le béton : plus de 76 millions d'euros d'amendes pour 11 entreprises
L’Autorité de la concurrence a infligé des amendes totalisant 76,6 millions d'euros à 11 entreprises spécialisées dans les produits préfabriqués en béton, pour leur participation dans quatre ententes illicites.
Cette décision, annoncée le 3 juin, conclut une longue enquête sur des pratiques d'entente qui ont duré de sept à dix ans.
Des pratiques anticoncurrentielles
Les entreprises sanctionnées ont été impliquées dans plusieurs pratiques anticoncurrentielles, telles que la « répartition des volumes de chantiers » lors d'appels d'offres, l'accord sur « les taux de hausse des tarifs » pour les constructeurs de maisons individuelles, et le « partage d'informations » dans le cadre d'appels d'offres pour des chantiers de charpente en béton.
Les entreprises sanctionnées sont KP1, Rector, SEAC, Strudal, A2C, FB, l'Industrielle du Béton (IB), Saint Léonard Matériaux (SLM), Soprel, Eurobéton France, et Société de préfabrication de Landaul (SPL).
Des amendes allant jusqu'à 25 millions d'euros
Les amendes les plus élevées ont été imposées à Rector (25,45 millions d'euros), KP1 (19 millions d'euros) et SEAC (10,99 millions d'euros). Eurobéton France a écopé d'une amende de 3,44 millions d'euros, dont 75 000 euros pour « obstruction à l'enquête ».
L'affaire a été portée à l'attention de l'Autorité de la concurrence par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). En conséquence, le procureur de la République a été saisi, et des « interceptions téléphoniques » ainsi que des « perquisitions » ont été effectuées dans les locaux de plusieurs sociétés impliquées.
Une perquisition notable a eu lieu à l'Hôtel Mercure de Roissy, interrompant une « réunion de sept représentants d'entreprises ».
KP1 et Rector bénéficieront de réductions d'amende après avoir déposé des « demandes de clémence », un dispositif permettant aux entreprises de s'autodénoncer et de fournir des éléments de preuve en échange d'une réduction de leur sanction.
Marie Gérald (avec AFP)
Photo de une : Adobe Stock