Détecteurs de fumées : un délai accordé sous conditions pour s'équiper
Si les chiffres varient d’une étude à l’autre, la France mérite quoi qu'il en soit un zéro pointé en matière de détection d’incendie. C’est le constat dressé par les professionnels de la sécurité, et qui se vérifie chaque année à travers les statistiques des accidents domestiques liés au feu : 600 à 800 morts chaque année et des milliers de blessés.
Une récente étude OpinionWay – Nest* révèle ainsi que 40% des personnes qui ne sont pas encore équipées de détecteur d’incendie ne comptent pas en acheter. En outre, les femmes seraient moins susceptibles de se conformer à la loi que les hommes (42% contre 36%) tout comme les CSP+ (plus de 3 500 euros de revenus par mois) comparées aux personnes les moins aisées. Enfin l’âge représente le facteur le plus commun : les jeunes de 18 à 24 ans sont les moins susceptibles de se conformer à la loi.
Seuls 26% des particuliers interrogés ont déclaré qu’ils achèteraient un détecteur d’incendie dans les trente prochains jours, 19% ont prévu de le faire dans les trois mois et 15% indiquent qu’ils prévoient cet achat dans les six prochains mois.
Face à ce constat, l'Assemblée nationale a décidé d'accorder vendredi un délai aux propriétaires qui n'auraient pas installé de détecteur de fumée dans leur logement avant la date limite du 8 mars prévue dans la loi Morange.
« Les propriétaires ayant signé un contrat d'achat des détecteurs au plus tard au 8 mars 2015 sont réputés satisfaire l'obligation (...) à la condition que le détecteur de fumée soit installé avant le 1er janvier 2016 », précise cet amendement au projet de loi Macron qui avait été déposé par des socialistes et a été adopté.
« Certains propriétaires doivent faire face à une indisponibilité des détecteurs ou des entreprises d'installation, notamment les bailleurs ayant un parc important de logements », stipule son exposé des motifs.
Les professionnels du bâtiment peuvent agir
Mais le rôle des entreprises du bâtiment apparaît également comme primordial pour proposer la pose de tels matériels, à l’occasion notamment d'interventions programmées chez les particuliers au cours des prochaines semaines ou les prochains mois. Outre les interventions programmées, nombre d'électriciens et d'entreprises spécialisées disposent d'un fichier client important. Ce devrait être l’occasion pour elles d’entreprendre des actions de marketing direct vers ces clients, qui ont fait appel à l’entreprise dans un passé plus ou moins récent.
Traditionnellement peu répandu dans le bâtiment, ce type de démarche de prospection fait en général preuve de son efficacité, au vu des faibles moyens engagés pour les réaliser. En effet, un simple matériel bureautique peut suffire pour envoyer quelques centaines de lettres et l’appui de l'assistante de l'entreprise permet d'accompagner l’envoi d’une relance téléphonique. Il est par ailleurs toujours possible de faire appel à des agences spécialisées en marketing direct. Si cela s'avère plus coûteux, l’efficacité n’en n'est que meilleure. Enfin il est aussi possible de s'abonner à un service de fourniture de devis qui simplifie toute la démarche de prospection et dont le coût est variable, lié au nombre de contacts fournis.
Régis Bourdot
Le prix, un obstacle ?L’argument du prix ne tient pas, au moins pour une partie du marché. Et c’est la preuve qu’on peut vendre, sur certains segments de marché et avec des efforts de promotion, des solutions dix fois plus coûteuses que ce qu’on trouve dans les linéaires des supermarchés. Il semble donc tout à fait possible de porter une offre qualitative à une partie du marché en considérant que la concurrence se fait avec des produits comme Nest Protect et pas avec les DAAF premiers prix qu'on trouve dans les linéaires des libre-services. Les grands industriels, Schneider, Legrand, Hager, ont tous, via la distribution professionnelle, une offre large et qualitative. Hager, par exemple, a communiqué sa gamme 2015 qui se compose de trois produits certifiés, conçus, développés et fabriqués en France. Les DAAF Hager
TG 520A et TG 522A sont respectivement alimentés par une pile alcaline 9V (6LR61) d’une autonomie de 5 ans et par une pile lithium scellée offrant une autonomie de 10 ans.
D’autres solutions existent aussi pour les publics plus âgés et à mobilité réduite. Assystel, acteur historique de la téléassistance pour personnes âgées, a ajouté à son offre un DAF. En cas d’incendie, chacun sait qu’il faut prévenir les secours et quitter les lieux … mais encore faut-il le pouvoir. En effet, il est plus difficile pour une personne qui est alitée ou qui éprouve des difficultés à se déplacer d’évacuer rapidement son logement ou de prévenir les secours.
Sans comptez que celles atteintes de troubles de l'audition ne pourraient peut être tout simplement pas entendre le détecteur sonner … Il y a donc beaucoup de solutions performantes et sûres dont les professionnels peuvent s’emparer. C’est le moment de le faire … et l’occasion de réaliser un chiffre d’affaires complémentaire en apportant sécurité et valeur ajoutée à ses clients. |
© Gilles Paire
* Méthodologie de l’enquête : l’étude OpinionWay - Nest a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées les 14 et 15 Janvier 2015.